Deuxième album de ce groupe de la New Wave Of British Heavy Metal, Head On est le premier avec le chanteur Bruce Bruce qui, plus tard, sera engagé par Iron Maiden sous le nom de Bruce Dickinson.
Pour l’anecdote, le batteur Thunderstick (alias Barry Graham Purkis) fut batteur d’Iron Maiden en 1977-1978, ce qui s’entend sur l’instrumental « Thunderburst » que Steve Harris reprendra en le nommant « The Ides of March » sur Killers (1981) tout en s’en attribuant la paternité unique…
Head On nous propose un mélange de hard rock chaud et gorgé de groove et de heavy metal acéré, dominés par la guitare inspirée de Paul Samson et par des refrains soignés et mélodiques signés Bruce Bruce, ainsi que nous le montre le complexe « Hunted ».
Ainsi, l’album débute par « Hard Times », un morceau enjoué, au riff entêtant, qui puise dans le hard rock ses motifs et ses lignes vocales. Le travail de la section rythmique est remarquable, comme sur l’excellent « Vice Versa » au groove irrésistible et aux arrangements fins. Samson y montre une réelle qualité d’écriture.
Plus heavy, « Hammerhead » annonce ce que Bruce Dickinson composera comme lignes vocales pour Iron Maiden quelques années plus tard. On se dit alors que Samson aurait pu avoir une trajectoire bien différente avec une meilleure promotion, surtout qu’il propose aussi de longs titres tirant sur le metal progressif comme le subtil « Walking Out on You » qui clôt cet album de belle manière.
Cela se confirme avec l’excellent « Manwatcher » au riff complexe qui mêle intelligemment metal et hard rock, tandis que le torturé « Take Me to Your Leader » fait exploser le mur du son en passant en revue différents styles, tout en jouant sur des changements d’intensité pour mieux surprendre l’auditeur.
Plus classiques, le groovy « Take It Like a Man » rapproche Samson de leurs compatriotes de Vardis avec un hard boogie torride, alors que « Too Close to Rock » sonne plus américain en évoquant certains morceaux de Ted Nugent.
Les rééditions de 2001 et 2013 proposent deux inédits. Tout d’abord « Angel with a Machine Gun », un hard rock remuant, aux influences boogies, porté par un joli refrain et traversé par un groove communicatif. « Kingsway Jam » est une improvisation sur laquelle Bruce se prend pour Robert Plant, tandis que le groupe s’appuie sur un boogie blues classique, qui complète parfaitement le morceau précédent et sur lequel Paul Samson développe de jolis soli.
Head On est un bon album, représentatif de cette période féconde, mais qui souffre d’une production un peu plate, comme beaucoup de créations de cette vague.
@Denis Labbé