Après le carton de Blow My Fuse qui est devenu disque de platine (plus d’un million d’exemplaires vendus) et a atteint la 46ème place du Bilboard, Kix tente de reproduire la même réussite.
La production et une partie de l’écriture sont confiées à Taylor Rhodes qui avait co-écrit le succès « Cold Blood » pour le groupe sur l’album précédent. Avant cela, il avait collaboré avec Loverboy, Cheap Trick et Y & T.
Compositeur à succès, il sera à l’origine de certains hits d’Aerosmith comme « Cryin’ » ou « Blind Man », d’Ozzy Osbourne : « Back on Earth » ou de Céline Dion. Comme sur les deux précédents albums, John Palumbo et Bob Halligan Jr viennent aussi épauler Donnie Purnell qui est l’unique musicien du groupe crédité sur les chansons.
Les recettes qui ont fait le succès du groupe sont toujours au rendez-vous. Sur la base de riffs hard rock proches de ceux d’AC/DC, Kix vient greffer des lignes mélodiques agréables et des refrains originaux et enjoués propres au glam : l’amusant « Bump the La La », l’hymne « Luv-a-Holic » construit sur un néologisme ou le puissant glam rock « Hee Bee Jee Bee Crush » capable d’emporter tout un stade dans sa sarabande.
Il n’y aucun doute possible, nous sommes bien dans un album de Kix.
La joie de jouer est communicative. Des clins d’œil apparaissent même çà et là, comme sur « Pants on Fire (Liar, Liar) » dont le riff évoque aussi bien « You Really Got Me » que des morceaux du premier album.
On comprend que le groupe et ses compositeurs cherchent moins à inventer de nouveaux motifs qu’à reproduire ceux qui ont fonctionné.
« Hot Wire » est un glam metal sautillant au refrain irrésistible, comme c’est également le cas pour « Rock & Roll Overdose » qui claque et donne envie de secouer la tête. Il n’y a donc rien à jeter sur cet album.
« Girl Money » est un hymne mid tempo enjoué comme seul Kix sait en proposer, et sur lequel Steve Whiteman joue avec l’auditeur. Il en va de même pour le plus rapide « Same Jane » destiné à taper du pied et à chanter en chœur. Plus mélancolique, « Cold Chills » puise dans la country et le blues pour nous offrir un vrai moment de poésie, tandis que « Tear Down the Walls » est une ballade acoustique comme on en faisait beaucoup à l’époque.
Quatre singles seront tirés de cet album qui atteindra la 64ème place du Bilboard, mais ne se vendra qu’à 200 000 exemplaires. La montée du grunge et le changement d’époque sont sans doute à l’origine de cette baisse sensible. Pourtant, avec le recul, il n’y a rien à jeter sur cet album.
@Denis Labbé