Deuxième album des Anglais, High’n’Dry sort à peine un an après On Through the Night qui a reçu un joli accueil en atteignant même la quinzième place des charts anglais, tout en se vendant à un million d’exemplaires aux Etats-Unis.
La barre pouvait sembler un peu haute pour Def Leppard qui pourtant va s’acquitter de sa tâche de la meilleure des manières avec ce condensé de riffs efficaces, de mélodies accrocheuses, d’énergie et d’inventivité.
Dépassant son prédécesseur de la tête et des épaules, High’n’Dry débute par « Let it Go », son premier single, au groove implacable, qui s’appuie sur une construction intelligente qui permet une montée en tension jusqu’au refrain. La voix éraillée de Joe Elliott est soigneusement mise en valeur par la production de Robert John « Mutt » Lang qui vient de produire le 4 de Foreigner, ainsi que Back in Black et Highway to Hell d’AC/DC…
Si le son est puissant, dynamique, finement équilibré, il permet aussi bien de propulser un titre rapide comme le bondissant « No No No » que d’envelopper dans du velours la power ballad « Bringin’ On the Heartbreak », avant de lâcher les chevaux sur l’instrumental « Switch 625 », ce qui montre toute l’intelligence artistique du producteur et des musiciens.
L’osmose est totale entre le groupe et « Mutt » Lang, ce qui permet à chaque morceau de décoller en nous offrant de petites perles d’arrangements comme sur le magnifique et subtil « Mirror, Mirror (Look into My Eyes) » dont les touches de guitares sur le début des couplets caressent l’auditeur pour que les riffs les saisissent ensuite sur le superbe refrain.
Sur l’envolée lyrique « On Through the Night », dont le tempo nous emporte avant l’accalmie du refrain, la production permet de varier les intensités pour notre plus grand bonheur.
Certaines des meilleures compositions du groupe se retrouvent sur cet album, comme la touchante « Another Hit and Run » sur laquelle on reconnaît la patte de Rick Savage, ce qui aussi le cas sur le single « Me & My Wine » qui sortira entre cet album et le suivant avant d’être intégré à la réédition de 1984.
Autre moment poignant, l’excellente « Lady Strange » qui se démarque par son joli refrain et son changement de rythme en son milieu qui permet à Steve Clark de placer un solo tout en toucher.
Malgré tout, c’est Pete Willis qui se montre le plus efficace dans ce domaine, notamment sur « You Got Me Runnin’ » qui évoque Thin Lizzy ou sur l’hymne « High ‘n’ Dry (Saturday Night) » qui lorgne du côté d’AC/DC avec son groove caractéristique et sa propension à nous faire taper du pied.
High’n’Dry est un album marquant de la scène rock du début des années 1980 et assurément l’une des plus belles réussites du groupe. Il devient double platine aux Etats-Unis, ce qui va guider Def Leppard dans cette direction.
@Denis Labbé