Troisième album du groupe, Big Brothers poursuit l’évolution musicale de Vulcain entamée avec le précédent opus.
La musique est plus variée, plus rock, avec des tempos qui passent du rapide au lent, tout en coupant les ponts avec Motörhead et la New Wave Of British Heavy Metal pour se tourner vers la scène américaine.
L’auditeur peut ainsi alterner brûlots rapides comme « Les Plaisirs Solitaires » aux paroles crues et titres plus lents tel que « Jeudi 19 juin » qui puise ses influences dans le blues.
Toujours sous la direction artistique d’Elie Benali qui offre un son précis et dynamique aux morceaux, tout en participant à l’écriture des paroles de six titres, ce nouvel album voit même le groupe s’emparer d’« On Nous Cache Tout On Nous Dit Rien » de Jacques Dutronc dans une version plus rock que metal, qui manque sans doute d’un peu de folie et d’ironie.
Cette folie, on la retrouve dans l’hommage à la formule 1 qu’est « Grand Prix » qui déboule à deux cents à l’heure, avec une batterie épileptique et un solo halluciné.
Avec « Les Plaisirs Solitaires », « Grand Prix » est l’unique morceau rappelant le premier album, car pour le reste Vulcain se frotte plutôt au rock comme il l’annonce sur « Faire du Rock », un titre assez classique et dont le riff rend hommage aux Rolling Stones.
Les rythmes sont ainsi plus lents, comme sur les compositions politiques que sont « Khadafi », un titre sautillant qui donne envie de taper du pied ou les morceaux de hard rock binaire « Le Soviet Suprême » au riff très australien et « 22 », une nouvelle diatribe contre la police, au rythme aussi lancinant que ses paroles…
Restent le blues « Drôles de Jeux », sauvé par un saxophone envoûtant, et la folk song « Marylou » qui essaie de refaire le coup de « Digue du cul », mais qui tape à côté.
Moins puissant, moins frais et moins inspiré que ses deux prédécesseurs, Big Brothers n’est pas un grand album, en raison de plusieurs titres mineurs et d’une direction musicale chaotique.
Comme l’énergie ne masque plus la pauvreté de certaines paroles, l’auditeur peut malheureusement s’attarder sur ces dernières.
@Denis Labbé