Un an après Point Of Entry qui avait reçu des critiques mitigées et qui avait divisé les fans, Judas Priest entre aux Ibiza Sound Studios en Espagne avec son producteur Tom Allom.
Le groupe décide de changer son fusil d’épaule et d’abandonner le côté commercial de son précédent opus pour revenir à un heavy metal racé et puissant.
Le ton est donné dès l’enchaînement « The Hellion »/« Electric Eye » qui s’appuie sur un riff tranchant et une montée en intensité jusqu’au refrain qui donne envie de chanter avec le groupe.
La voix de Rob Halford varie les tonalités pour monter haut dans les aigus en parfait accord avec les guitares. Ce titre devient immédiatement un classique qui n’a jamais plus quitté la set-list du groupe en concert.
Même chose pour le bouillant « You’ve Got Another Thing Comin’ » qui allie un tempo groovy à un refrain irrésistible et qui montre que Judas Priest est capable de composer des morceaux lourds et mélodiques.
Sorti en single, il marque immédiatement les esprits, comme le fait également le rapide « Screaming for Vengeance » qui dépasse en violence tout ce que le groupe a pu composer jusqu’alors et qui redéfinit les nouvelles frontières du heavy metal. Le riff entêtant soutient la voix acérée de Rob qui n’a jamais été aussi en forme.
On s’en rend compte sur le subtil « Bloodstone » dont le riff du refrain donne envie de taper du pied et qui fait le lien avec Point Of Entry, comme c’est aussi le cas pour « (Take These) Chains » signé Bob Halligan Jr., qui dénote un peu dans cet album avec son côté très américain.
Sa sortie en deuxième single va d’ailleurs ouvrir des portes outre-Atlantique, même si c’est « You’ve Got Another Thing Comin’ » qui y remportera les meilleurs suffrages.
Judas Priest nous livre également des titres plus nuancés et basés sur des ambiances sombres comme « Pain and Pleasure », au riff lourd (et qui est l’unique morceau de cet album à n’avoir jamais été joué sur scène) ou le magnifique « Fever », un titre qui joue sur différentes intensités et changements de rythmes pour nous envoûter, grâce à un refrain qui transcende les limites du metal.
Plus rapide et plus classique, « Riding on the Wind » est construit sur un riff simple mais entraînant dont on ne peut se défaire, ce qui rappelle les morceaux de British Steel, alors que « Devil’s Child », qui clôt cet opus, nous ramène à un heavy metal pour headbanging, idéal pour hurler en concert.
Vendu à plus de deux millions d’exemplaires aux Etats-Unis, Screaming for Vengeance entre dans les charts de nombreux pays et lance une vaste tournée mondiale
Devenu un classique du metal, Screaming for Vengeance est considéré par beaucoup comme le meilleur album de Judas Priest, et pour tous les fans du groupe, il se trouve dans le top 5 de cette formation qui a dessiné l’architecture du heavy metal.
@Denis Labbé