Quatrième album de Quiet Riot, Conditionnal Critical sort un an après le raz-de-marée Metal Health.
Le groupe essaie de confirmer ce succès en employant les mêmes recettes, à savoir un mélange de heavy mélodique et de glam, le tout porté par une énorme production signée Spencer Proffer.
Les paroles, sans trop de profondeur, sont à l’avenant, évoquant la fête et le rock, sur des lignes mélodiques sautillantes, influencées par la pop et le glam des années 1970. Les refrains appellent à faire chanter le public à tue-tête.
Dès « Sign of the Times », l’auditeur se retrouve donc en terrain connu. Les riffs sont simples, la batterie est binaire et le refrain arrive vite pour immédiatement nous saisir. L’ensemble donne envie de taper du pied et de chanter, comme c’est également le cas sur l’enjoué « Party All Night », plus rapide, qui porte son nom à merveille.
La voix de Kevin DuBrow, toujours aidée par des chœurs sur les refrains, possède un joli grain éraillé qui convient à ce style frais.
Essayant de réitérer le carton de « Cum On Feel the Noize », Quiet Riot s’attaque à une autre reprise de Slade avec « Mama Weer All Crazee Now ».
Malheureusement, la mayonnaise prend mal et sent le réchauffé, ce qui est un peu dommage, surtout que le groupe a autre chose à donner lorsqu’il accélère le tempo comme sur « Stomp Your Hands, Clap Your Feet », soutenu par une batterie enfin un peu plus lourde que d’habitude. Malgré tout, il manque de la folie à ce titre pour exploser.
Une grande partie de l’album s’inscrit dans cette lignée, même si le groupe essaie parfois de jouer aux rebelles sur le sympathique « Bad Boy », au refrain attendu, ou sur l’entraînant « (We Were) Born to Rock », un peu convenu, dont les riffs sont conventionnels et le rendu pas si enthousiasmant que cela, malgré les tentatives pour imiter Slade sur certaines lignes vocales.
Quelques titres sont même dispensables, comme le passable « Red Alert » qui sent le morceau de remplissage, la ballade « Winners Take All » sirupeuse et mal arrangée ou l’incompréhensible et pesant « Condition Critical » dont on se demande ce qu’il fait là.
Ce trou d’air au milieu de l’album le déséquilibre totalement, avant un premier morceau heavy et rapide, « Scream and Shout », affadi par la multiplications des voix sur le refrain, alors qu’il aurait été bien plus efficace sans ces échos désagréables.
On se rend enfin compte que Carlos Cavazo est un bon guitariste, sous employé, et absolument pas mis en valeur sur cet album, en dépit de quelques beaux soli.
Même s’il se vend à plus d’un million d’exemplaires et entre dans différents classements, Conditionnal Critical est un album moyen, surproduit, sans doute composé dans l’urgence pour confirmer le succès de Metal Hearth.
@Denis Labbé