Quatrième album pour les Japonaises qui développent leur univers steampunk à travers ce magnifique The Sky Prison, plein de finesse et d’originalité.
Mêlant riffs efficaces, arrangements de claviers, mélodies vocales complexes et interventions de violons, elles nous emportent dans un univers riche que rend parfaitement la superbe pochette représentant un navire volant.
Si la base instrumentale reste la même tout au long des neuf morceaux, trois chanteuses alternent le chant : Maki Oyama sur les pistes 3 et 8, Rami sur la 4 et Nana sur les chansons 1, 2, 5, 6 et 9. Evidemment, les timbres différents de ces trois chanteuses donnent des couleurs changeantes à ces morceaux qui se développent avec bonheur.
L’album démarre par « The Sky Pirates », un metal aux consonances folkloriques, illuminé par le violon de Jill. Cette pièce originale nous entraîne dans un univers symphonique assez sombre que l’on retrouve aussi sur le heavy et syncopé « Prisoners », à la construction torturée.
Ces deux titres montrent un groupe inventif qui n’hésite pas à explorer des chemins complexes, comme sur le lumineux « Dancing in the Moonlight » qui oscille entre heavy metal, folk metal et metal symphonique, avec un réel talent.
C’est encore plus évident sur « Battle Against Justice » qui mêle rythme thrash, growl, arrangements symphoniques et voix claire pour un résultat étonnant qui ravira les amateurs de metal extrême.
Le solo, volontairement dissonant, crée un contraste avec les nappes de claviers. A noter que ce morceau est sorti en single, un format qu’affectionnent les fans japonais.
Plus classique, le rapide « Draw You Dagger » s’appuie sur des cavalcades de guitares inspirées du power metal et sur le chant enthousiaste de Maki Oyama qui livre une prestation éclatante.
Le riff tourbillonnant est magnifique, tandis que la section rythmique assure une assise solide. Toujours ancré dans le power metal, « 処断の刻 » propose un hymne bourré de groove au rythme sautillant dont le refrain nous emporte dans sa danse.
Riche en nuances, cet album nous propose un concept passionnant qui nous transporte sur ce navire prison. Ainsi « カルミア » est une chanson légère, aux influences pop, comme les aiment les Japonais.
Nana y pose sa voix de cristal qui sied parfaitement à cette ambiance enjouée, alors qu’elle parvient à rendre nostalgique la torturée « Child of Memories », aux influences folkloriques et aux nombreux changements de rythmes.
The Sky Prison est une œuvre magique, atypique, comme seuls savent le faire les Japonais, qui présente un des groupes les plus créatifs de la scène nippone.
@Denis Labbé