👉 [Chronique] – HERETIC – Breaking Point (1988) by Denis Labbé.

5
(24)

1. Heretic
2. And Kingdoms Falls
3. The Circle
4. Enemy Within
5. Time Runs Short
6. Pale Shelter
7. Shifting Fire
8. Let ’em Bleed
9. Evil For Evil
10. The Search



Mike Howe : Chant
Brian Korban : Guitares
Bobby Marquez : Guitares
Dennis O’Hara : Basse
Rick Merrick : Batterie
 
Label : Metal Blade

Lorsque Heretic arrive sur la scène de Los Angeles, en 1984, le thrash s’est solidement installé et les labels ont puisé dans ce vivier pour en extraire les meilleurs éléments.

Metal Blade n’hésite pourtant pas à signer ce jeune groupe et à lui proposer d’ouvrir le volume 7 de ses fameuses compilations Metal Massacre.

Avec « Impulse », Heretic propose un power metal carré, qui se démarque au milieu d’une concurrence un peu faible (hors Flotsam & Jetsam, et dans une moindre mesure, Sentinel Beast et Lost Horizon, dans un style vraiment différent).

Si ce titre frappe par sa justesse, ce n’est pas le cas de la voix de Mike Torres, souvent à la limite de la tolérance.

Le premier album voit donc l’arrivée de Mike Howe (futur Metal Church) qui apporte une meilleure vitrine à ce power metal carré, dévastateur, et dont le titre « Heretic » parvient à recueillir tous les suffrages grâce à un refrain hypnotique et des riffs monstrueux.

Cette excellente entrée en matière éclipse un peu la suite, même si « The Circle » se révèle être une chanson savamment construite, à la subtilité sans doute trop importante pour l’époque. Car Heretic ne construit pas ses morceaux comme tout le monde.

Cela est évident sur « And Kingdoms Falls », une déferlante power thrash qui évoque… Metal Church avec un indéniable talent. « Enemy Within » s’inscrit dans cette même lignée, avec son metal saccadé, aux nombreux changements de rythmes qui amènent à un refrain réduit à sa plus simple expression, mais que viennent rehausser des guitares inspirées.

En quatre titres, Heretic prouve tous son talent mais, aussi, une capacité à proposer des compositions en avance sur leur époque.

En effet, « Time Runs Short » annonce ce qu’Iced Earth ou Kamelot vont nous pondre des années plus tard, à savoir un power metal jouant sur une atmosphère sombre plutôt que sur le déferlement de notes.

La face B débute par « Pale Shelter », un instrumental plein de nuances qui tranche avec le reste de l’album. Sa place à cet endroit surprend, surtout lorsque déboule le puissant « Shifting Fire » au riff thrash qui permet le développement de duels de guitares inspirés.

Mais ce n’est rien à côté de la fureur de « Let’em Bleed », un speed metal emmené par des riffs tourbillonnants qui laissent peu de place au chant et vont en crescendo jusqu’à ce que la voix hallucinée de Mike Howe chante le refrain. A côté de ce déferlement, « Evil For Evil » apparaît comme un titre gentillet, alors qu’il fait la part belle aux solos de guitares et à un riff percutant.

On saisit alors toute la subtilité d’un groupe qui peaufine ses compositions, les cisèle, afin d’en sortir le meilleur. « The Search » clôt alors cette œuvre nuancée en laissant un goût de trop peu.

Son rythme lent, ses changements de rythmes et la voix de Mike Howe tourbillonnent encore dans nos oreilles alors que le vinyle ne tourne plus.

Avant même la parution de l’album, Metal Church arrache Mike Howe à Heretic qui, malgré l’arrivée d’un nouveau chanteur, doit jeter l’éponge.

Korban et O’Hara rejoignent l’année suivante Reverend dont le chanteur n’est autre que David Wayne, ex-Metal Church.

Heretic se reforme en 2011 sous l’instigation de Korban, avec de nouveaux musiciens et sort deux albums.

@Denis Labbé



Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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