Enregistré durant la tournée de réunion de 2001, marquant le retour d’Ace Frehley dans le groupe, mais malheureusement pas celle de Peter Criss qui avait fini par décliner l’offre, remplacé par Eric Singer, ce double CD ou triple vinyle propose un show sans overdubs, directement capté sur la table de mixage.
Ce premier constat en fait déjà une curiosité par rapport aux précédents albums live surproduits. Mais ne vous alarmez pas, le son est très bon et permet de s’immerger dans ce concert, notamment grâce à l’omniprésence du public.
Autre élément intéressant, la set-list fait la part belle à d’anciens morceaux, dont certains plus joués depuis des années.
Ainsi, on note la présence de « Talk To Me » extrait d’Unmasked qui surprend après « Shout it Out Loud », mais aussi celle de « Let Me Go Rock & Roll » exhumé de Hotter Than Hell, qui marque un contraste avec « Heaven’s On Fire » ou encore « Shock Me » tiré de Love Gun juste avant une version de « Psycho Circus » un peu bordélique.
Cerise sur le gâteau, le retour de « 100,000 Years » arraché au premier album et qui permet de montrer l’évolution du groupe. L’alternance de ces époques provoque un réel engouement des fans japonais.
Le groupe se fait plaisir, et certains titres sont proposés dans des versions assez différentes de celles habituelles. C’est notamment le cas de « Do You Love Me » qui bénéficie d’une fin modifiée pour l’occasion ou de « Calling Dr. Love » sur laquelle Gene Simmons aménage ses lignes de chant.
On peut faire le même constat pour « Love Gun » qui se trouve modernisé, mais perd un peu de son groove et de sa puissance
Quelques titres qu’Ace n’a pas enregistrés sont aussi de la partie. Ainsi, avec « Psycho Circus » qui ne trouve pas vraiment sa place au milieu de ce concert et l’excellent « Heaven’s On Fire », on peut aussi entendre l’incontournable « Lick It Up » qui permet à Paul de jouer avec le public, mais c’est assez peu par rapport au 21 morceaux joués ce soir-là.
Car Kiss a axé son set sur des classiques de son « âge d’or », avec l’incontournable « Detroit Rock City » qui ouvre les festivités, accompagné d’une jolie interprétation de « Deuce », d’une version assez passable de « God Of Thunder » et son solo de batterie. « Firehouse » et « Cold Gin » reviennent également avec entrain pour se rappeler à notre bon souvenir de rocker, tandis que le lourd « I Love It Loud » est l’unique témoignage de la période heavy metal de Kiss, et encore, cette version est assez allégée.
Pour finir en beauté, la ballade « I Still Love You » apaise tout le monde, pour mieux nous asséner un « Black Diamond » qui claque, le tube « I Was Made For Lovin’ You » et l’incontournable « Rock And Roll All Nite » qui clôt la fête en beauté.
Sorti durant l’été, Off the Soundboard Tokyo 2001 pourrait passer inaperçu, ce qui serait une grave erreur, car ce double live vaut réellement le détour.
@Denis Labbé