N’en déplaise à certains, le développement des nouveaux moyens numériques de communication et de production permette de nos jours à de nombreux groupes d’émerger aux quatre coins du monde, enrichissant le metal de nouvelles influences. Anzeria nous vient de Turquie, ce qui s’entend à travers les différents éléments orientaux qui colorent les mélodies vocales et les arrangements des huit morceaux composant ce premier album.
Mené par la chanteuse Damla Kayıhan, au joli timbre de voix, Anzeria développe un metal symphonique qui lorgne sur le power metal : « Hour of Reaper », grâce à des guitares puissantes et des riffs cinglants, ainsi qu’un véritable sens de la dramaturgie comme sur « Web of Lies » qui nous entraîne dans un voyage.
Si les lignes vocales sont résolument mélodiques, elles n’empruntent pas toujours des tonalités lyriques et privilégient souvent des touches folkloriques comme sur « Holy Defy », tout en se permettant quelques incursions dans le metal extrême grâce à l’apport de growls masculins : « The World’s Rising ».
Le chant en turc sur certains morceaux apporte une réelle personnalité et originalité à la musique d’Anzeria, sans pour autant devenir inaccessible. « Yokluktan Önce » est une magnifique chanson, pleine de mélancolie, qui accélère soudain pour développer une ambiance orientale du plus bel effet.
Plus douce, la magnifique complainte « Kayboldum » mérite à elle seule l’achat de cet opus. Il en va de même pour « Kangren » dans laquelle les influences turques sont encore plus flagrantes, soutenues par des claviers et des chœurs aux sonorités surnaturelles.
Pleine de finesse et de nuances, la musique d’Anzeria se démarque de ce qu’on peut avoir l’habitude d’entendre et parvient à faire la synthèse entre les musiques orientales et occidentales, ainsi que le prouve « Medusa », un titre puissant, aux riffs percutants qui soutiennent des échanges vocaux entre une voix lyrique et des growls.
Holy Defy est un album à découvrir, pour ceux qui ont l’esprit ouvert et désirent trouver une alternative à tous ces groupes encensés par une critique qui ne va pas souvent voir plus loin que ce qu’on lui offre à chroniquer.
@Denis Labbé