Une chronique d’Iron Maiden est toujours un moment exaltant mais délicat tant ce groupe alimente les passions entre critiques acerbes et encensement de la part des fans. Pour ma part, je le trouve très bon et je m’en explique permettant un débat qui je l’espère restera serein et constructif.
«Senjustu», est le 17e album studio du groupe, proposant certainement l’album le plus atypique de sa longue carrière, bien loin de son spectre musical de la première époque.
Cet album propose 10 titres splendides, riches et variés produits par Kevin Shirley, peut-être le seul bémol de ce disque que j’aurais souhaité plus « explosif » au niveau de la production, n’est pas Martin Birch qui veut !
Le groupe a aujourd’hui une moyenne d’âge d’environ 65 ans et ne peut plus avoir la fougue de ses 20 ans, ceux qui attendent encore un nouveau « Powerslave » en seront pour leurs frais.
Ce nouvel opus emprunte de nouveaux chemins pour mieux canaliser l’énergie naturelle, rares sont les groupes qui osent ainsi proposer une telle prise de risque.
Le groupe a évolué au cours de sa carrière comme déjà en 1986 avec « Somewhere in time » tant décrié à sa sortie et aujourd’hui porté au firmament pour aboutir à cet album mélodique et progressif, étonnant parfois comme l’excellent titre «The Writing On The Wall » » et son intro aux sonorités folkloriques.
Senjutsu est le 1er titre qui ouvre le bal sur des descentes de toms appuyés d’un gros riff, d’un tempo lancinant bien amené par la voix de Bruce et mélodiquement imparable.
Le titre « Stratego » est un très bon titre identifiable Maiden ou les harmonies de guitare et la voix semblent parfaitement en place.
Les fameuses cavalcades sont toujours présentes agrémentées de changements de rythmes épiques comme sur le magnifique « The Parchment », morceau de plus de 12 minutes et son intro assez surprenante.
« Lost in a Lost World » commence sur une belle intro acoustique ou s’enchaine de superbes breaks, Maiden plus épique que jamais propose un beau voyage dans son nouveau monde.
« The time Machine » Co-écrit par Gers aux belles harmoniques assez progressives est un titre taillé pour la scène que j’apprécie beaucoup.
« Darkest Hour » fausse ballade de l’album est splendide et se décline tout en nuance.
« Death Of The Celts » aux relents celtiques évoque par moment le magnifique « The Clansman ».
Au final, « Senjutsu » est un album équilibré proposant de belles compositions pour une évasion et de nouvelles sensations musicales.
Les parties de guitares et les divers solos sont très subtiles, soutenus par une rythmique Harris/McBrain toujours aussi efficace. Bruce chante différemment et cela peut surprendre, mais son approche colle parfaitement à l’ambiance de cet album. Maiden nous délivre un album ambitieux, une nouvelle pierre angulaire à sa discographie impressionnante.
La grandeur et la candeur est toujours de mise, après 40 ans et 17 albums, Iron Maiden est encore capable de surprendre voire décontenancer son auditoire ce qui est tout à son honneur !
L’histoire du groupe est un peu notre histoire, nous avons grandi avec Maiden, leader incontestable de la NWOHBM, nous vieillirons ensemble pour sa gloire éternelle.
UP THE IRONS !
@Dark Metal