Deux ans après le succès de Too Fast For Love, Mötley Crüe revient avec un album plus heavy, produit par Tom Werman qui offre au groupe un son plus percutant et plus dynamique.
Si l’enthousiasme glam rock est toujours présent tout au long des compositions, les Américains nous livrent des riffs plus épais : le binaire et carré « Bastard », n’hésitant pas à explorer le heavy metal avec le puissant et rapide « Red Hot » qui voit Tommy Lee exploser ses toms pour soutenir cet hymne furieux.
Le look des musiciens et la pochette sont plus agressifs que sur le premier album, il en va de même pour le titre faussement sataniste pour coller à la mode du moment. « Shout At The Devil » déboule néanmoins comme un hymne subversif, teinté de glam et propulsé par la verve de Vince Neil au meilleur de sa forme.
Autre clin d’œil anticlérical, « God Bless The Children Of The Beast » n’est qu’un court instrumental un peu anachronique qui sert de pont avant l’excellente reprise du « Helter Skelter » des Beatles que le quatuor s’approprie avec brio.
Les amateurs de glam ne sont pas abandonnés pour autant, les petites sucreries que sont « Looks That Kill » au refrain imparable, le groovy « Too Young To Fall In Love » ou l’hymne « Knock ‘Em Dead, Kid » sont autant de pièces irrésistibles pour les fans du groupe, ravis de pouvoir hurler leurs paroles en concert.
Certains ont reproché au groupe de ne pas prendre de risques, pourtant Mötley Crüe s’appuie sur ce qu’il sait faire de mieux : soigner ses mélodies, comme sur « Danger » et offrir au public des titres immanquables : « Ten Seconds To Love », tout en faisant progresser sa musique vers un glam plus sombre et plus agressif.
Près de quarante ans après sa sortie, cet album prend encore aux tripes et donne toujours envie de taper du pied.
Le succès est au rendez-vous puisque l’album se vend à plus de quatre millions d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis et que ses trois singles entrent dans le Bilboard.
En 2003, une version remasterisée sort accompagnée de démos dont l’inédit « I Will Survive », un morceau sympathique, mais un peu en-deçà des autres morceaux.
@ Denis “Redhot” Labbé