👉 [Chronique] – HEAVY PETTIN – Lettin Loose (1983) by Denis Labbé.

4.4
(58)

1. In and out of Love
2. Broken Heart
3. Love on the Run
4. Love Times Love
5. Victims of the Night
6. Rock Me
7. Shout It Out
8. Devil in Her Eyes
9. Hell Is Beautiful (Bonnar, Hayman, Moat) 4:07
 
Hamie – Chant
Punky Mendoza – Guitares
Gordon Bonnar – Guitares
Brian Waugh – Basse
Gary Moat – Batterie
Producteurs : Brian May et Reinhold Mack

Label : Polydor records

Formée en 1981 à Glasgow, sur les cendres de Wheeper, par le batteur Gary Moat, Heavy Pettin doit son nom à l’album No Heavy Petting de UFO sorti en 1976.

Les racines du groupe plongent donc dans le hard rock des années 1970 plutôt que dans le heavy metal comme la plupart des groupes de la New Wave Of British Heavy Metal.

Rassemblant autour de lui le guitariste Gordon Bonnar et le bassiste Brian Waugh, Gary Moat se lance dans la production d’une démo trois titres : « Love Times Love », « Speed Kills » et « Hell Is Beautiful ». Avec elle, il va démarcher Neat Records, mais ce sera finalement Polydor qui va signer le premier album des Ecossais.

C’est Brian May, le guitariste de Queen et Reinhold Mack (producteur de Queen et Electric Light Orchestra) qui prennent en charge l’enregistrement de Lettin Loose. Difficile de commencer sous de meilleurs auspices. L’album se révèle évidemment très léché. Les arrangements sont soignés et le travail des guitaristes est au-dessus de la moyenne.

Œuvrant dans un style plus américain que britannique, Heavy Pettin évoque parfois Def Leppard, comme sur « In and out of Love » qui ouvre le bal avec un mid-tempo au refrain communicatif.

Le chanteur Hamie, à la voix un peu éraillée, sied parfaitement à l’ensemble, tandis que les riffs, assez simples, permettent de mettre en avant les couplets et de magnifiques chœurs. Dans un esprit assez similaire, « Love Times Love » est un beau hard rock aux consonances FM auquel il est aisé de s’identifier.

Ces influences américaines se retrouvent également sur le binaire « Rock Me » taillé pour faire chanter les fans et sur « Shout It Out » qui, par certains côtés, lorgnent également du côté de UFO, notamment grâce à un subtil travail des guitaristes qui multiplient les arrangements et les interventions.

La patte de Brian May n’y est certainement pas étrangère. Tout aussi fignolé, « Devil in Her Eyes » se développe autour de couplets alertes qui conduisent à un refrain assez simple, à la manière américaine.

A noter un beau solo, plein de finesse. C’est un peu moins le cas de « Broken Heart », un peu moins efficace et sans doute trop répétitif.

Un peu plus rock, « Love on the Run » s’appuie sur des guitares qui se répondent avant d’accélérer et d’emporter l’adhésion du public sur un refrain bien énergique.

Plus rapide encore, « Victims of the Night » est une vraie réussite, grâce à une construction unique, qui fait la part belle à la section rythmique et à des riffs évoquant Krokus.

Le travail sur les chœurs y est assez remarquable et élève cet album au-dessus de la masse des disques sortis à la même époque.

L’album se clôt sur « Hell Is Beautiful », un heavy rock rapide, dominé par des guitares incisives qui nous délivrent plusieurs solos.

L’ensemble se rapproche de ce que propose Tokyo Blade, c’est-à-dire une musique plus directe et plus simple que ce qui est livré sur le reste de Lettin’ Loose.  

L’album reçoit un bon accueil critique. Dans le même temps, le groupe participe au festival de Reading avec Black Sabbath, Marillion, Stevie Ray Vaughan, Suzi Quatro, Anvil, Magnum, Mama’s Boys et Lee Aaron.

Puis, il s’embarque l’année suivante en support d’Ozzy Osbourne et de Kiss. La réédition en CD par Majestic Rock en 2008 s’accompagne de deux inédits « Roll The Dice » et « Shadows Of The Night ».

Le premier est un heavy rock direct, déjà paru en 45T en 1983, tandis que le second est un hard rock bien léché et énergique.

Cet album est à (re)découvrir et pose des questions sur les erreurs commises par la suite.

@ Denis « Redhot » Labbé




Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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