👉 [Chronique] – Enuff Z’Nuff – Hardrock Nite (2021) Denis Labbé.

4.4
(57)

“Magical Mystery Tour”
“Cold Turkey”
“Eleanor Rigby”
“Live And Let Die”
“Dear Prudence”
“Helter Skelter”
“Jet”
“Revolution”
“Back In The U.S.S.R.”
“With A Little Help From My Friends”

Lineup :
Chip Z’Nuff – Voix, basse Fender, & guitare électrique
Tony Fennell – guitare rythmique et principale, voix, claviers et cordes.
Tory Stoffregen – guitare solo, slide
Daniel Benjamin Hill – Batterie et percussions

Label: Frontiers

Les fans d’Enuff Z’Nuff connaissent la dévotion que le groupe porte aux Beatles et l’influence que ces derniers ont pu avoir sur leurs compositions. Hardrock Nite nous en apporte une preuve indéniable.

Puisant dans la discographie des quatre de Liverpool, ainsi que dans celle des formations qui ont suivi le split du groupe, Enuff Z’Nuff nous offre sa vision actualisée de titres incontournables et de quelques autres moins connus.

L’invitation dans cette parade se fait tout naturellement avec une version du « Magical Mystery Tour », finement interprété et rehaussé de guitares plus heavy que sur l’original. Le résultat est réussi, comme l’est aussi la relecture du superbe « Eleanor Rigby », pleine de finesse et de justesse. Les mélodies sont conservées, tandis que les voix se répondent.

Toujours dans le lot des réussites, « Back In The U.S.S.R. » conserve son groove d’origine qu’accentuent d’ailleurs les arrangements de guitares. Le côté « Beach Boys » des chœurs est assez amusant et tranche avec le solo assez heavy. Mention assez bien pour « Revolution » totalement calqué sur la version originale, à tel point qu’il est possible de passer les deux versions superposées.

Moins pertinente, la reprise de « Helter Skelter » perd de sa folie pour s’enliser dans un rythme un peu pataud et des chœurs trop légers. Seules les guitares permettent de faire surnager ce titre maintes fois interprété par des groupes de metal.

Il en va de même pour « Dear Prudence » dont le côté psychédélique renvoie à une époque et à des références surannées parfaites pour « l’album blanc », mais moins en adéquation avec notre siècle. Certains apprécieront peut-être sa légèreté, ce n’est pas mon cas.

Finalement, les meilleurs morceaux sont sans doute les reprises de « Cold Turkey » du Plastic Ono Band, rehaussé de guitares incisives et celle de « Jet » des Wings, propulsé par de gros riffs et des chœurs évoquant les premiers Kiss. Sur ces deux morceaux, Enuff Z’Nuff se lâche et cela fait plaisir.

C’est loin d’être le cas sur « Live And Let Die » des Wings et « With A Little Help From My Friends », deux pièces essentielles du rock. Toutes deux souffrent des comparaisons que l’on peut faire avec des versions précédentes.

Si la montée en puissance de la première permet de sauver un début un peu poussif (contrairement à la reprise de Guns n’Roses), la seconde doit davantage à Joe Cocker qu’aux Beatles en s’étirant sur plus de sept minutes un peu répétitives.

Si Hardrock Nite propose un hommage sympathique aux Beatles, on peut regretter le manque de prise de risques de la part d’Enuff Z’Nuff qui n’a choisi quasiment que des classiques et a trop souvent oublié d’insuffler une part de folie dans son interprétation.

@Denis Labbé




Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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