Quarante-cinq ans après sa création, Saxon est non seulement toujours en vie, mais parvient à se réinventer sans renier ses racines.
Avec Carpe Diem, les Anglais nous délivrent un condensé de puissance, de mélodies, de riffs inspirés et de créativité qui fait plaisir à entendre. S’appuyant sur une production énorme, les dix compositions nous entraînent dans un heavy metal enjoué, toujours porté par la voix intacte de Biff Byford, efficacement épaulée par les guitares de Paul Quinn et Doug Scarratt.
L’ensemble pulse une énergie communicatrice qui fait du bien.
« Super Nova » écrase tout sur son passage grâce à une section rythmique qui n’a jamais été aussi monstrueuse, tandis que « Dambusters » nous colle au mur à grands coups de riffs implacables qui renouent avec les meilleurs titres du groupe.
Saxon fait plaisir à se fans, leur donnant envie de secouer la tête en cadence sur « Age Of Stream » ou le fabuleux « Remember The Fallen », deux morceaux magnifiques qui voient le groupe explorer des sentes plus heavy qu’à l’accoutumée, sans jamais perdre son identité. L’essence de la New Wave Of British Heavy Metal est toujours présente, mais nourrie au metal moderne.
C’est d’ailleurs ce qui fait la force de cet album. Saxon parvient à conserver son âme, tout en nous invitant sur des sentes inexplorées. « Lady In Gray » joue avec des ambiances propres au metal américain, tandis que le superbe « Carpe Diem (Seize The Day) » nous rappelle Accept et que le rassembleur « All For One » s’inscrit comme un futur hymne destiné à soulever les foules.
Le groupe retourne aussi à ses premières amours, en insufflant une dose de hard rock dans son metal avec le mélodique « The Pilgrimage » qui évoque le « Hell’s Bells » d’AC/DC, ainsi qu’on pouvait l’entendre sur son premier album.
Ce côté plus mélodique se retrouve sur « Black Is The Night » qui n’est pas sans rappeler certains morceaux de l’album Destiny, la puissance et le son en plus. Le solo de guitare présent dessus fait d’ailleurs sortir Saxon de sa zone de confort.
L’album se clôt sur le heavy « Living On The Limit » dont le riff du refrain évoque celui du couplet de « Rapid Fire » de Judas Priest et le riff de « Wall Of Sound » de Killer.
Il nous offre un final plein de nuances qui résume à lui tout seul cet excellent album d’un Saxon toujours au sommet.
@Denis Labbé