Après Rock the Nations (1986) et Destiny (1988), deux albums controversés et même rejetés par certains fans, Saxon revient à une musique plus puissante et moins inspirée par le marché américain.
Pour autant, le groupe n’abandonne pas son virage plus mélodique entamé sur ses précédents opus, comme en témoignent le titre phare « Solid Ball of Rock » co-écrit par Bram Tchaikovsky et Micky Broadbent, le hard rock américain « I’m on Fire » ou le très radiophonique « Requiem (We Will Remember) ».
Soutenus par des refrains presque FM, ces morceaux sont très ancrés dans la scène de ce début des années 1990.
Malgré tout, sous l’impulsion de Nibbs Carter, le nouveau bassiste, qui signe cinq morceaux et en co-signe trois autres, le heavy metal est de retour avec l’enthousiaste « Altar of the Gods » au riff tourbillonnant, le groovy « Baptism of Fire » au refrain immédiat ou le méchant « Crash Dive » qui clôt l’album avec ses étranges dissonances.
Plus abordable que Destiny pour les fans de la première heure, ce nouvel opus permet de retrouver ce savant mélange de mélodies et de puissance qui caractérisait le groupe à ses débuts, comme sur « Lights in the Sky » qui sert de chaînon manquant avec Iron Maiden ou le lent « Ain’t Gonna Take It » que l’on aurait pu trouver sur Denim & Leather.
Malgré tout, l’ensemble n’est pas exempt de reproches. L’enchaînement de la ballade « Overture in B-Minor / Refugee » avec le morceau de basse « Bavarian Beaver » est vraiment dispensable, comme le léger « I Just Can’t Get Enough » qui aurait mérité davantage d’épaisseur.
A noter que la version japonaise contenait le hard rock « Reeperbahn Stomp », au groove très américain, un autre morceau signé Carter, mais qui ne s’intègre ni à cet album ni à la discographie de Saxon.
Pas totalement guéri de ses amours américaines, Saxon signe un album en demi-teinte qui permet néanmoins aux amateurs de metal de se réconcilier avec le groupe.
@Denis Labbé