👉 [Chronique] – Metal Church – Blessing in Disguise (1989) – Denis Labbé.

4.4
(65)


1. Fake Healer 
2. Rest in Pieces (April 15, 1912)
3. Of Unsound Mind
4. Anthem to the Estranged
5. Badlands
6. The Spell Can’t Be Broken
7. It’s a Secret
8. Cannot Tell a Lie
9. The Powers That Be

Ce troisième album de Metal Church marque un tournant dans la carrière du groupe, puisqu’il est le dernier pour le label Elektra et le premier avec le chanteur Mike Howe.

Le départ de David Wayne en raison de problèmes liés à sa consommation de drogue a fragilisé la formation qui place néanmoins toute son énergie dans ces nouvelles compositions.

Si certains critiques sont déroutés par le manque d’unité de cet opus, la production, confiée à Terry Date lie l’ensemble avec une puissance rare, mettant en avant la voix agressive et mélodique de Mike Howe (écoutez le furieux « The Powers That Be » pour vous en convaincre) et l’excellent travail des guitaristes Craig Wells, John Marshall et Kurdt Vanderhoof.

Ce dernier, qui ne fait officiellement plus partie de Metal Church, enregistre une partie des riffs et surtout aide à la composition de sept des neuf titres.

Le fan n’est donc pas totalement en terre inconnue, puisqu’il retrouve des lignes mélodiques immédiatement identifiables dès les premières mesures du heavy « Fake Healer » qui aurait pu se retrouver sur le premier album ou sur le heavy thrash « The Spell Can’t Be Broken » aux couplets agressifs qui permettent à Mike Howe de moduler sa voix.

Les propos sont souvent sombres, comme le montrent l’angoissant « Of Unsound Mind » inspiré par Edgar Allan Poe ou le rapide et syncopé « Cannot Tell a Lie » sur lequel la section rythmique supporte des riffs changeants et des lignes de chant hallucinées. On se rend alors compte à quel point Metal Church a pu inspirer toute une scène, Iced Earth en tête

Malgré tout, certains morceaux sont plus complexes et torturés qu’à l’habitude, comme le sombre « Rest in Pieces (April 15, 1912) » aux nombreux changements de rythmes, le progressif « Anthem to the Estranged » qui dure plus de 9 minutes ou l’instrumental « It’s a Secret » signé Craig Wells et qui se révèle un peu anachronique.

Ces prises de risque ne sont pas toutes comprises à l’époque, et pourtant, avec le recul, on saisit tout le talent d’un groupe capable de se reconstruire, en proposant une relecture de la New Wave Of British Heavy Metal sur le subtil « Badlands », tout en élargissant son propre horizon artistique.

Blessing in Disguise est un album à (re)découvrir, ne serait-ce que pour rendre hommage à Mike Howe parti trop tôt.

@Denis Labbé




Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.

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