Graham Bonnet fait une nouvelle fois revivre son Graham Bonnet Band avec le troisième album du groupe Day out of nowhere. Un recueil de nouvelles chansons qui laisse un goût mitigé et ce, pour plusieurs raisons.
La brouille avec son management a finalement décidé le chanteur aux Ray-Ban de prendre la route seule et faire revivre son Band. Un choix totalement logique aux vues de certaines circonstance mais ceci est une autre histoire.
L’album démarre en trombe avec Imposter, un message direct à destination de son ancien manager Giles Lavery.
On y sent toute la hargne d’un chanteur qui malgré les 74 ans passés garde la pêche et une présence indéniable. Néanmoins, le morceau laisse un arrière-goût assez bizarre qui restera tout au long de l’écoute de l’opus.
Les morceaux s’enchainent avec limpidité certes, où l’ami Graham fait une rétrospective de l’ensemble de sa carrière tout en ne tombant pas nécessairement dans le repompage grossier.
Ça fait plaisir à entendre mais l’arrière-goût bizarre reste collé au fond des oreilles comme un éclat de caramel collé sur les dents.
Ce même constat se fait sur les morceaux avec des invités de choix, les frères Tempesta (Mike et John) font le boulot sur When We’re Asleep.
Ils nous font ressentir que malgré toute la bonne volonté du monde, les deux habitués au poste sont encore trop verts et manque d’un petit je-ne-sais-quoi qui ferait décoller le tout.
It’s Just A Frickin’ Song est un nouveau morceau où on retrouve une vieille connaissance en la personne de Don Airey.
Le clavier de Deep Purple nous ramène à la période où il était le partenaire de Bonnet au sein du Rainbow. Le duo clavier/chant reste efficace néanmoins.
Jester voit le dernier invité en la personne de Jeff Loomis, le morceau est un beau tour de force qui nous rappelle par moment les collaborations de Bonnet avec Chris Impellitterri (lui aussi aurait fait un invité idéal).
Le tout se clôt en douceur avec la balade Suzy, un moment tout en sobriété qui reste paradoxalement anecdotique.
Car le Day out of nowhere nous laisse sur un arrière-goût d’inachevé dû à une production qui ne fait pas honneur aux compositions du groupe.
Un petit grain de folie aurait été le bienvenu, parce qu’il ne suffit pas d’avoir des musiciens qui exécutent leurs partitions sans une once de prise de risque.
Les invités sauvent plus ou moins les meubles en apportant une petite touche de fraicheur qui souffre malgré tout d’une certaine absence d’inventivité, toujours au niveau de la production.
@Boudj