Dire que je n’avais pas aimé le premier album de KK’s Priest est un doux euphémisme.
Je m’étais royalement ennuyé à son écoute. Les règlements de compte de KK Downing et Tim « Ripper » Owens avec leurs anciens employeurs étaient, à mon avis, tombés à plat, par manque d’inspiration, de qualité d’écriture et d’inventivité.
Beaucoup s’étaient extasiés sur ce retour au premier plan de deux de leurs anciennes idoles, mais un gros son ne remplace pas la créativité, ne leur déplaise.
Heureusement, avec The Sinner Rides Again (quel abruti a pu valider ce titre débile qui poursuit le règlement de compte ?), le groupe a enfin écrit de vrais morceaux, qui s’appuient sur des riffs efficaces : l’excellent « Reap The Whirlwind », l’énorme « Sons Of The Sentinel » qui ouvre le bal ou encore le complexe « The Sinner Rides Again ».
On retrouve le talent de compositeur de K.K. Downing et la verve de Tim Owens qui, tous deux, renouent avec un heavy metal de qualité, en multipliant les changements de rythmes et d’ambiances.
Les titres sont percutants : le furieux « Strike Of The Viper » en est un exemple flagrant, avec son urgence communicative et sa volonté de tout renverser sur son passage. K.K. Downing se rappelle à nous en tant que pionnier d’un genre musical auquel il a grandement participé en écrivant certains de ses plus grands hymnes.
Mais ce qui donne de l’intérêt à cet album, c’est que le groupe s’éloigne de l’ombre de Judas Priest, pour explorer des terres plus épiques, comme le martial « One More Shot At Glory » ou l’angoissant « Keeper Of The Graves » qui s’appuie sur des chœurs jamais entendus chez qui vous savez.
KK’s Priest lorgne sur le metal allemand pour le plus grand bonheur de l’auditeur. Parfois, on a même l’impression d’entendre le meilleur de Grave Digger, comme sur « Wash Away Your Sins » qui clôt la version normale cet album.
Evidemment, on retrouve des relents de Judas Priest, comme sur « Hymn 66 » dont certaines harmonies évoquent « The Ripper » ou « The Sinner », mais cela reste marginal, ce qui est quand même ce que l’on attendait d’un second album.
The Sinner Rides Again est un bon album, au son énorme, qui ne vit pas sur son passé, mais s’inscrit dans un présent qui a bien besoin de ce genre de chansons.
A noter que la version japonaise contient une version instrumentale de « One More Shot At Glory » et de « Wash Away Your Sins ».
@ Denis Labbé