Masqued est un groupe texan installé à Houston et formé en 2014. Composé de six musiciens, il nous propose avec ce deuxième album un metal épais, carré, efficace, aéré par des éléments progressifs et soutenu par une section rythmique de premier plan.
Cela permet aux guitaristes Shane Dubose (ex-Outworld…) et Eric Halpern (Distant Thunder, ex-Destiny’s End, ex-Helstar, ex-Leatherwolf…) de nous offrir des riffs imparables et des harmonies subtiles.
Si la musique est puissante, les tonalités sont globalement sombres, ce que nous annonce « Around The Mountain », une composition qui écrase tout sur son passage et qui apparaît comme un croisement entre Evergrey et Testament (époque The Ritual), avec des touches progressives dans la lignée d’Opeth.
La voix de la chanteuse Steffany Johnston colore le tout de nuances gothiques, tandis que les soli néo-classiques aèrent l’ensemble.
2. No Slave
3. Out Of Time
4. Crucified
5. Point Of View
6. Killing It All
7. Fight To Live
8. When Demons Call
9. Fortress
10. Forsaken
11. Faceless One
Cette tendance se confirme avec l’orientalisant « Out Of Time » sur lequel les voix féminines et masculines se complètent : l’écrasant « Fortress » et son riff répétitif ou le monstrueux et sombre « Point Of View » que n’aurait pas renié Iced Earth à sa grande époque.
L’ensemble est produit de main de maître, permettant à chaque morceau de se développer grâce à des strates instrumentales savamment écrites.
Masqued se révèle être un groupe d’une extrême qualité, capable d’insérer des touches jazzy dans son metal : le nuancé « When Demons Call », plein de finesse et d’influences des années 1970 ou de lorgner sur les terres de Paradise Lost avec le mélodique et poignant « Crucified » aux nuances gothiques.
Les claviers d’Adam Rawlings colorent souvent l’ensemble avec justesse, épaississant le son des guitares ou les allégeant, selon la nécessité.
Tout au long des onze titres composant cet excellent opus, Masqued parvient à nuancer sa musique pour le plus grand bien de l’auditeur qui est surpris à chaque nouvelle chanson.
Ainsi, « No Slave » est un déferlement de riffs épais dominés par des échanges entre voix féminines et masculines, tandis que « Fight To Live » est une pure pièce de metal progressif dans l’esprit de Kamelot, avec son alliance de mélodies vocales, de changements de rythmes et de riffs incisifs.
When Demons Call est une superbe découverte, capable de ravir tout amateur de metal ayant une vraie oreille musicale. Un de mes coups de cœur de cette année 2023.
@ Denis Labbé
