Tous les groupes de la New Wave Of Heavy Metal ne donnaient pas dans le metal épais, bardé de cuir et de fer. Certains groupes comme Glasgow lorgnaient vers les Etats-Unis, même si, dans le cas de ce dernier ce fut un regard tardif.
En 1984, le groupe publie un Ep 3 titres « Miles Better » et un 45 tours « Stranded/Heat Of The Night » qui développent un heavy metal rapide, direct, et produit dans un garage. En dépit de l’indéniable qualité de ces cinq morceaux, Glasgow ne rencontre pas le succès et doit attendre trois ans avant de pouvoir publier son premier album.
De la première époque, il ne reste plus en 1987 que le bassiste Neil Russell et le chanteur Michael Boyle qui parviennent à engager Don Airey et Gavin Povey pour s’occuper des claviers sur cet album produit par Kenny Denton, et qui va sortir sur le label danois Sonet.
L’ensemble est bourré de qualités, souvent proche du Rainbow période Joe Lynn Turner ou de Journey, avec un son chaud, des guitares épaisses et des claviers omniprésents comme sur « Under The Lights ».
Le groupe privilégie les mid-tempos capables de soulever des stades, comme l’excellent « We Will Rock » au rythme binaire qui donne envie de secouer la tête en cadence et au refrain fédérateur.
Dans le même style « Meet Me Halfway » s’inscrit dans la lignée du Saxon de Rock The Nations avec des chœurs soignés, tandis que « Breakout » durcit le ton avec ses guitares incisives et son rythme épique.
Glasgow sait jouer avec les tonalités, nous offrant quelques belles ballades, comme la poignantes « Back On The Run » sur laquelle la voix de Boyle fait merveille ou la plus évidente « No More Lonely Nights » qui aurait pu faire un carton sur les ondes américaines.
Pourtant, c’est au Japon que le groupe essaie de percer, sans grand succès. Trois singles accompagnent même cet album dont l’inédit « Will You Be Mine » associé à « We Will Rock ».
Sans réel support, Glasgow ne parvient pas à percer, en dépit de titres excellents comme le vitaminé « My Heart Is Running In The Night » au refrain immédiat qui pourrait rendre jaloux nombre de groupes de hard FM ou d’AOR. Visiblement, les fans n’étaient pas prêts ou la promotion n’a pas suivi.
En 2021, AOR Heaven ne s’y trompe pas et ressort l’album en CD, agrémenté de « Will You Be Mine », permettant ainsi à cet excellent album de revivre.
Explorer des rives différentes de la NWOBHM avec cet opus bourré d’énergie et de bonnes chansons.
@ Denis Labbé