Le label italien Frontiers n’en est pas à sa première rencontre improbable entre des musiciens que l’on n’attendait pas ensemble.
Cette fois, nous assistons au premier album enregistré par Michael Sweet (Stryper, Boston, Iconic, Sweet & Lynch) et l’une des stars du label : Alessandro Del Vecchio (Edge Of Forever, Hardline, Jorn…).
Certains vont arrêter de lire cette chronique en arguant que l’addition de deux talentueux musiciens ne fait pas un groupe. Ils auront raison dans la plupart des cas. Mais pas ici.
Aidés dans leur écriture par Giancarlo Floridia, l’un des camarades de Del Vecchio dans Faithsedge, les deux comparses nous livrent un bel album d’AOR, tout en finesse et en rondeurs.
Les mélodies sont soignées, les riffs incisifs à souhait, mais pas trop, comme sur « Pieces Of Forever » dominé par une guitare lyrique et un piano délicat ou le carré « Out Of The Dark » qui est porté par la voix de Michael Sweet.
Comme sur l’ensemble de cet opus, le chanteur prouve une nouvelle fois qu’il est capable de s’adapter à de nombreux motifs.
Le mélange entre mélodie et puissance fonctionne parfaitement pour cette musique qui s’inscrit dans la lignée de Survivor et Hardline sur les titres les plus puissants, Boulevard et Drive She Said sur les autres.
Le groupe privilégie les compositions qui déménagent comme l’ouverture « Rise Again » au riff incisif ou le groovy « To Be Saved » qui donne envie de secouer la tête aux ballades, même si nous pouvons noter la présence de l’intimiste « Wounded » qui n’en est pourtant pas mièvre.
Avec intelligence, le duo a choisi de se passer d’une boîte à rythme. Le batteur Michele Sanna (Coma, Black Rose Maze, Primal Fear, Sunstorm…) vient donc compléter la formation et apporte à ces dix morceaux un support efficace et organique, bien loin de certaines productions actuelles.
Cela est évident sur le lourd « Return Me To Light » ou sur le plus nuancé « Spinning Wheel ».
Même si Soledriver s’inscrit résolument dans notre époque, il n’hésite pas à explorer des sphères du passé avec « Eternal Flame » et « Hope’s Holding You » qui ne sont pas sans rappeler Journey, grâce au bel équilibre entre des refrains accrocheurs, des riffs carrés et un enthousiasme communicatif.
Return Me To Light est un album recommandable aux amateurs d’AOR.
@ Denis Labbé