En septembre 2022, Blue Öyster Cult a célébré ses cinquante ans de carrière en donnant trois concerts au Sony Hall de New York.
Pour donner un sens à cette fête, il a joué en intégralité l’un de ses trois premiers albums avant de piocher dans sa longue carrière une série de classiques et de morceaux moins connus.
Ce double album nous propose le premier concert consacré à l’album éponyme paru en 1972.
On le retrouve sur le premier CD dans une interprétation de haute volée, toujours pleine de finesse et d’intelligence, ce qui permet de redécouvrir des morceaux oubliés comme le superbe « Then Came The Last Days Of May » pétri de feeling ou le groovy « Workshop Of The Telescopes » aux jolies harmonies vocales.
Loin de l’esbrouffe technologique de beaucoup de formations actuelles, Blue Öyster Cult s’appuie sur des fondamentaux : une assise rythmique solide, des guitares incisives, des claviers chaleureux et des voix qui se complètent à merveille comme sur l’excellent « Cities On Flame With Rock And Roll », le lourd « Before The Kiss, A Redcap » que j’ai toujours adoré et qui se voit magnifié par une interprétation pleine de swing.
Le second CD mêle des titres issus de différentes époques, parmi lesquels des incontournables comme le mélodique « Burnin’ For You » de Fire of Unknown Origin (1981), l’écrasant « Godzilla » issu de Spectres (1977) sur lequel les voix sont particulièrement à la fête ou l’incontournable « (Don’t Fear) The Reaper » d’Agents of Fortune (1978).
Aucune faute de goûts dans ces trois interprétations à la hauteur de la réputation et de l’histoire du groupe.
Donald « Buck Dharma » Roeser et Eric Bloom sont en pleine forme, épaulés par le bassiste Danny Miranda et le batteur Jules Radino, ainsi que par Richie Castellano qui joue tour à tour de la guitare et des claviers, et vient aussi les épauler au chant, que ce soit sur les anciens morceaux comme l’amusant « Dr. Music » de Mirrors (1979), ou les plus récents « Box In My Head » et « Train True (Lenny’s Song) » de The Symbol Remains (2020) qui s’intègrent parfaitement à la set-list.
L’exhumation de morceaux plus joués depuis longtemps ou moins souvent permet de redécouvrir le superbe « Career Of Evil » de Secret Treaties (1974) au riff hypnotique, le subtil « The Vigil » de Mirrors (1979) ou le plus FM « Dancin’ In the Ruins » du mésestimé Club Ninja (1985).
Servi par une production impeccable qui ne gomme pas le passage devant le public, 50th Anniversary Live – First Night est un indispensable de cette année 2023.
@ Denis Labbé