Loin des projecteurs de certains médias tournés vers les groupes tape-à-l’œil, les Suédois d’Electric Boys poursuivent leur carrière sans la moindre faute de goûts, alternant album studio, singles et tournée.
Deux ans après l’excellent Ups!de Down, voici que déboule Grand Explosivos, encarté dans une magnifique pochette à la fois exotique, sensuelle et menaçante, ce qui représente parfaitement son contenu.
En onze compositions, le quatuor nous prouve une nouvelle fois toute sa classe, son sens du riff et de la mélodie.
Toujours à la tête du navire, Conny Bloom et Andy Christell, supportés par le batteur Jolle Atlagic et le revenant Martin « Slim » Thomander, débutent l’album par deux brûlots nourris au funk rock : « When Life Treats You Funky » et au blues-rock « Better Safe Than Sober ».
Cette double claque place immédiatement l’auditeur dans l’ambiance et lui apprend que le groupe ne va pas le lâcher jusqu’à la fin de l’album. Le son est énorme, la production dynamique et les arrangements de toute beauté.
Cela se confirme sur le hard rock « Domestic Blitz » propulsé par une basse énorme et un riff à la AC/DC.
Electric Boys n’oublie pas ses fondamentaux en alignant les mid-tempos ravageurs, afin de mieux nous rappeler que le rock est une musique qui doit prendre aux tripes : le vrombissant « Learjet » ou le boogie « Cozmic Jagger » qui n’est pas sans rappeler Aerosmith, aussi bien dans son riff que dans le phrasé de Conny Bloom.
Les guitares se font tour à tour enjôleuses : le soyeux « I’ve Got A Feelin’ », hargneuses : le jouissif « Karma’s Gonna Get You » ou entêtantes : le monstrueux « The Great Believer » qui retourne la table, les chaises et le canapé à la manière d’un Peer Günt. L’auditeur n’a pas une seconde pour se remettre d’un excellent morceau qu’un autre le cueille pour l’envoyer au suivant.
Même l’hommage aux années soixante-dix et au funk rock à la Mink Deville sur « Missed Her By A Minute » est magnifié par l’utilisation de riffs chaud et la présence d’un piano savamment dosé à vous coller des frissons dans le dos.
Electric Boys donne l’impression de réinventer le (hard) rock en puisant à toutes ses sources pour mieux l’adapter à notre époque.
Que ceux qui disent que le rock est mort jettent une oreille à ce Grand Explosivos qui passe en revue soixante-dix ans de notre musique préférée pour lui donner une cure de jeunesse.
Des albums de ce calibre, on en redemande !