Hellanbach voit le jour en 1979 dans la ville côtière de South Shields au nord de l’Angleterre, pas vraiment un haut lieu du metal
. Pourtant, le chanteur Jimmy Brash et le guitariste Dave Patton décident d’y créer Hellanbach (phonétiquement « Hell and back ») en compagnie du bassiste Kev Charlton et du batteur Steve Walker.
L’année suivante, le groupe signe sur le petit label Guardian Records n’ Tapes (qui signera plus tard Battleaxe, Incubus, Spartan Warrior et Satan). L’Ep 4 titres « Out to Get You » voit le jour en 1980, avant que Neat Records ne repère le groupe et ne lui offre un contrat pour un split avec Avenger, Black Rose et Alien, puis pour ce premier opus : Now Hear This.
Le groupe entre aux Impulse Studios de Newcastle en septembre 1982 sous la direction du producteur Keith Nichol qui a déjà produit Raven, Venom, Dedringer, Jaguar ou Heavin Pettin’, autant dire un amateur d’un son brut et sans nuances.
Cette manière de procéder n’est sans doute pas ce qu’il fallait à Hellanbach dont la musique est unique dans le courant de la New Wave Of British Heavy Metal. Influencé par Van Halen, aussi bien pour le chant de Jimmy Brash que pour certaines interventions de Dave Patton, le quatuor œuvre dans un heavy rock mélodique, propulsé par une guitare omniprésente et des mélodies vocales plus souvent parlées que réellement chantées : « Kick It Out ».
Pétri de talent, Dave Patton compose des morceaux qui donnent envie de taper du pied, comme l’excellent « Dancin’ » qui ouvre le bal dans une ambiance très Van Halen grâce à un riff complexe, le mélodique « Look at Me » qui aurait mérité des chœurs ou le binaire « Taken by Surprise » aux influences venues du blues.
Hellanbach sait aussi lâcher les chevaux dans des morceaux débridés, comme « All Systems Go » qui doit tout à Eddie, le heavy « All the Way » qui laisse une place importante à la basse, le speed « Motivated by Desire » qui évoque « I’m the One » et « Atomic Punk » de Van Halen ou le furieux « Let’s Get This Show on the Road » capable de renverser des montagnes.
Proposés dans des versions brutes, ces morceaux frappent par leur qualité, mais aussi, et malheureusement, par le manque d’arrangements.
L’album se termine de manière assez humoristique sur « Everybody Wants to Be a Cat », le standard du jazz composé par Floyd Huddleston pour le dessin animé Les Aristochats.
Le groupe parvient à en conserver le swing pour nous prouver toutes ses qualités, même s’il jure avec le reste de l’album.
En 2021, le label brésilien réédite l’album en y ajoutant l’Ep « Out to Get You » dont le son est meilleur, plus fin, plus nuancé que celui de l’album. La version de « Let’s Get This Show on the Road » est supérieure à celle de Now Hear This avec ses chœurs un peu en retrait et une production moins punk.
Seule la caisse claire possède un son horrible. « Out to Get You » est un bon morceau de heavy metal, plein de subtilités avec ses changements de rythmes, tandis que « Lights of the World » présente de réelles racines américaines et que « Nobody’s Fool » est un étrange croisement entre Van Halen et Def Leppard.
Hellanbach change de batteur en engageant Barry Hopper (ex-Mythra) puis sort The Big H en 1984, co-produit par Keith Nichol et Martin Smith (Venom, Avenger…), autant dire que le son n’est toujours pas à la hauteur des nuances présentes dans les morceaux du groupe.
Les ventes ne suivent pas et le groupe se sépare en 1985.
@ Denis Labbé