Sixième album studio pour les Suédois de Grande Royale dont le hard rock enjoué fait plaisir à entendre. Tout au long des douze morceaux composant ce Welcome to Grime Town, l’auditeur est entraîné dans une danse folle qui lui fait tour à tour taper du pied, secouer la tête et chanter à en réveiller ses voisins.
Dès le riff de « Tell Me », on comprend qu’on ne va pas sortir indemne de ce mélange entre l’énergie d’AC/DC, la folie des premiers Kix et le sens de la mélodie d’Enuff Z’Nuff.
Le refrain destiné à être repris en chœur achève de nous rendre accroc, comme c’est le cas aussi avec le sautillant « You Got Me Real Good » et son riff à la White Stripes, ses lignes vocales fédératrices et sa bonne humeur communicative.
Tout aussi jubilatoire, le déjanté « Stark Raving Mad » réalise la jonction entre le hard rock, les Beatles et le punk rock, pour une descente réjouissante dans la folie, ce qu’il confirme avec le furieux « Choke On It », qui nous ramène aux meilleures heures de Ted Nugent.
Nourri au rock, Grande Royale revisite les motifs de nos genres préférés à la manière de Danko Jones sur le jouissif « Status Doom » en emportant tout sur son passage, pour mieux nous surprendre avec sa réécriture du rockabilly sur l’étonnant « Augury » abreuvé à un groove jazzy. Du grand art !
Le groupe se permet des mélanges étonnants sur « Utopia » qui puise à la fois dans la country, le rock et le blues, pour nous offrir une chanson ciselée à la manière de The Outlaws, alors qu’il finit tout en douceur avec l’acoustique et bien nommé « The End », afin que nous ne soyons pas trop énervés avant de nous coucher.
Chaque composition est une petite merveille jouissive, capable de retourner une salle ou un stade. « Run Officer Run » nous cueille avec son refrain mêlant chants masculin et féminin, alors que « Freak Parade » évoque Rose Tattoo acoquiné avec Enuff Z’Nuff pour un boogie rock au swing communicatif.
Welcome to Grime Town est une vraie merveille de sens mélodique, d’énergie et de créativité, un des meilleurs albums de 2023 !
@ Denis Labbé