Septième album studio pour les Allemands de Scanner qui, une fois de plus, n’ont pas conservé les mêmes musiciens. Si le groupe n’a jamais atteint les sommets que laissait pourtant entrevoir l’excellent premier album Hypertrace (1988), c’est sans doute parce qu’Axel « A.J. » Julius, le guitariste et maître à penser de cette formation n’est jamais parvenu à enregistrer deux albums avec un line-up stable.
Grosse nouveauté et énorme surprise, le chanteur Efthimios Ioannidis est toujours présent, ce qui est une excellente chose, tant il est capable de s’adapter à différentes ambiances et à poursuivre le récit de Galactos.
Cela permet, pour une fois, une vraie continuité entreprise avec la parution de The Judgement (2015) et de la compilation The Galactos Tapes (2017) sur laquelle Efthimios Ioannidis reprenait une dizaine d’anciens morceaux afin de les remettre au goût du jour.
Il aura donc fallu attendre sept ans avant de retrouver une nouvelle production de Scanner et neuf pour du matériel inédit. Une éternité à notre époque où l’industrie musicale change à vitesse grand V, comme la société d’ailleurs.
Scanner essaie de s’adapter à ces changements en nous proposant un mélange de speed metal dans la droite ligne de ses premières productions et de compositions plus lourdes ou plus complexes. Malgré tout, l’ensemble fonctionne parfaitement, tant Axel « A.J. » Julius a su intégrer ces nouvelles chansons à son univers de science-fiction.
On retrouve ainsi des motifs récurrents, aussi bien dans ses paroles, que dans ses arrangements et ce dès « The Earth Song » qui ouvre ce voyage. Le rythme enlevé et les chœurs nous ramènent à Hypertrace, mais avec un son plus épais, un univers plus sombre et des intonations à la Grave Digger notamment dans le travail sur les chœurs.
C’est d’ailleurs la caractéristique principale de ce nouvel album qui, s’il réutilise des bruitages connus « Warriors of the Light » (et son clin d’œil à Accept), sait aussi se montrer plus inquiétant : l’écrasant « Dance of the Dead », voire poignant : le lent « A New Horizon », tout en développant une ligne cohérente qui entraîne l’auditeur dans un nouveau voyage passionnant.
The Cosmic Race est un album varié, qui explore différents rythmes et ambiances, passant de l’épique « Farewell to the Sun » à la cavalcade « Space Battalion », en explorant des sentes plus complexes, comme l’excellent « Face the Fight » porté par des riffs originaux et le quasi progressif « The Last and First in Line » sur lequel Efthimios Ioannidis nous montre toute l’étendue de son spectre vocal.
Ce dernier morceau évoque tour à tour Iron Maiden et Judas Priest, tout en conservant la patte Scanner, ce qui n’est pas un mince exploit.
Scanner réussit l’exploit de revenir meilleur, espérons qu’il ne nous fera pas attendre une décennie supplémentaire pour nous livrer la suite de cet excellent The Cosmic Race.
@ Denis Labbé