Deuxième album pour les Allemands de CobraKill qui nous offrent un joyeux bordel jouissif, nourri aux années 1980, de Ratt à WASP, en passant par Poison, Judas Priest, Dokken et Lizzy Borden. Autant dire que Cobrakill nous entraînent dans un Stranger Things musical du plus bel effet, qui ne fait pourtant pas dans le passéisme, puisqu’il bénéficie d’une production impeccable et d’arrangements soignés.
Cette plongée quarante ans en arrière démarre par un « Above The Law » que Tokyo Blade aurait parfaitement pu jouer sur scène à l’époque.
Le rythme enlevé, les chœurs joyeusement maladroits, le riff plaqué et la voix éraillée de Nick Adams sont autant de madeleine de Proust pour le fan ayant vécu cette époque. Avec cette belle entrée en matière, la suite se fait donc espérer.
Le ton étant donné, le reste de l’album est à l’avenant, flirtant avec les terres du glam metal sur l’entêtant « Same Ol’ Nasty Rock N’ Roll » qui nous ramène à Mötley Crüe, l’insouciance en moins, le groovy « Ride My Rocket » ont le refrain possède de petits airs de Def Leppard, « Hungry Heart » qui apparaît comme la rencontre entre Ratt et Poison ou le subtil « Monstrous » qui replonge aux racines du genre avec son riff sautillant et son refrain qui évoque The Sweet.
Cobrakill sait parfaitement faire parler la poudre en rendant hommage à ses grands anciens, dont il a digéré les influences. Cela lui permet de nous fournir des chansons ancrées à la fois dans le 20ème et le 21ème siècle, comme ce « Bazooka » à la construction originale, la fausse ballade « Seventeen » qui permet de développer de beaux soli de guitares ou le furieux « Velvet Snakeskin » qui clôt cet opus avec la folie d’un Kix et la noirceur d’un W.A.S.P.
Avec Serpent’s Kiss, Cobrakill confirme toutes ses qualités, en puisant dans les années 1980, sans pour autant délaisser notre siècle.