Formé en 1983 à New-York, Attila était un groupe de speed metal américain dont la carrière ne dura que trois ans, juste le temps de publier trois démos, de participer à quelques compilations et de sortir cet album plutôt sympathique.
En neuf morceaux, dont une reprise plutôt anachronique du « School’s Out » d’Alice Cooper, Attila explore les rives d’un heavy metal teinté de speed en plein développement à l’époque.
Dès le rapide « Turn Up The Power », le power trio fait preuve d’un évident sens du riff et du rythme qui emporte l’auditeur dans un tourbillon de guitares, comme le fait également le furieux « Defcon 1/Thermonuclear Warrior » porté par des couplets déclamés.
Sorte de croisement entre Riot et Savage Grace, Attila sait faire parler la poudre, comme en attestent le sautillant « Rolling Thunder » qui emprunte son côté mélodique au premier et ses riffs au second ou l’hymne « Urban Commandos » capable de faire chanter une salle.
Plus exalté, « Wild » lorgne du côté de Judas Priest sans oublier ses racines américaines. Cela nous donne l’un des meilleurs morceaux de cet album. Mention spéciale au bassiste qui se permet un solo du plus bel effet, tandis qu’il assure un socle solide le reste du temps.
Le problème d’Attila, c’est que le groupe semble hésiter entre le speed metal le plus acharné et des morceaux de heavy metal mélodique. Outre la reprise de « School’s Out », qui respect trop l’originale, le groupe nous livre avec « Chains Around Heaven » un superbe mid-tempo, au refrain capable de passer à la radio ou sur MTV, mais également des chansons plus sombres comme l’épique « March Of Kings » au beau solo de guitare, ou le dispensable « Tryst » qui clôt l’album en nous laissant sur notre faim.
Bénéficiant d’une production correcte, Rolling Thunder bénéficie d’une petite cote dans le milieu, à tel point qu’il a été réédité en 2018 par le label Heaven And Hell Records, juste un an après la mort du chanteur guitariste Vincent Manfredi.
Sa version remasterisée propose un ordre des chansons différent et six inédits dont l’énorme « Lucifer’s Hamme » présent sur la mythique compilation Speed Metal Hell Vol. I qui accueillait deux morceaux de Savage Grace, mais aussi Medieval et Whiplash.