Dix ans après All Hallows Eve et huit ans après une deuxième séparation, les vétérans d’Elixir reviennent avec un nouvel album, à la fois compact, surprenant et totalement inscrit dans la mythologie de ce groupe culte de la New Wave of British Heavy Metal.
De la formation classique, il ne manque que le bassiste Kevin Dobbs, c’est assez rare pour le souligner. Le fan assiste donc à une vraie reformation qui lui offre une pièce à ajouter à l’histoire du groupe.
Pour cela, il n’y a pas tromperie sur la marchandise, car Elixir reprend là où il avait laissé son œuvre, comme en atteste le sombre « The Sirens Song » qui s’inscrit dans la droite ligne des morceaux de The Son Of Odin.
Les guitares sont lourdes, le rythme lent et le chant déclamé. Nous ne sommes pas loin des débuts de Black Sabbath. L’ajout d’une voix féminine magnifie le tout en venant éclairer d’une manière étonnante cette pièce de 7 minutes.
Aussi noir, « Mutiny » surprend par sa mélodicité et son riff suave qui nous ramène aux années 1980, tandis que son rythme binaire nous entraîne dans un univers plein de subtilité qui nous donne envie de chanter avec Paul Taylor.
Cette alliance de puissance, de noirceur et de mélodies teinte l’ensemble de cet album qui bastonne à tout va dès l’énorme « Drink To The Devil » au riff écrasant et au refrain original.
La voix de Paul Taylor flirte avec celle de Biff Byford, tandis que les guitares se rapprochent d’Angelwitch et de Demon.
C’est d’ailleurs également le cas sur « Press Ganged » qui donne envie de secouer la tête, tandis que le rapide « Onward Through The Storm » s’appuie sur une rythmique implacable pour développer un riff semblable à un rouleau compresseur. Une vraie réussite.
L’album se clôt sur le sautillant « Evermore » qui n’est pas sans rappeler Praying Mantis et Iron Maiden. Le souci du bon riff et de la ligne vocale juste apparaît comme la marque de fabrique d’Elixir, qui marie habilement la créativité de la New Wave Of British Heavy Metal à la technologie moderne.
Car le son de cet album, s’il conserve un petit côté « vintage », s’inscrit parfaitement dans notre époque, comme le confirme le beau « Almost There » et le lent « Sail On ».
Que cet album soit passé inaperçu par chez nous est une hérésie. Sautez dessus si vous le trouvez.