Un an après leur départ de Thundermother, Guernica Mancini (chant), Emlee Johansson (batterie) et Mona Lindgren (guitare, basse) publient ce premier album au titre évocateur : Phoenix, qui sonne comme une grande claque à leur ancienne patronne Filippa Nässil.
N’ayant pas été convaincu par la nouvelle mouture de Thundermother, j’étais impatient de jeter une oreille sur cet opus. Je n’ai pas été déçu.
Sans révolutionner le hard rock, The Gems nous livre un condensé de groove : « Send Me To The Wolves », de titres percutants : l’excellent « Queens » gorgé de revendications, de mélodies entêtantes : « Kiss it Goodbye » et de riffs qui donnent envie de taper du pied : le très australien « P.S.Y.C.H.O. » ou le jouissif blues rock « Silver Tongue ».
Et c’est certainement dans ce domaine que le trio nous surprend : Mona Lindgren s’avère plus douée que Filippa Nässil pour composer des hymnes percutants : le southern rock « Domino » évoque ZZ Top avec ce son râpeux et ce refrain efficace.
The Gems sait varier les ambiances, en sortant de la zone dans laquelle on les attendait, comme nous l’annonce « Aurora » ou le subtil « Undiscovered Paths » porté par une belle prestation vocale de Guernica Mancini qui n’a jamais aussi bien chanté. Elle nous offre également une magnifique preuve de son talent sur la ballade « Ease Your Pain » que traverse un joli solo de Mona Lindgren.
Les différents interludes participent également à ce sentiment de nouveauté, comme cet émouvant « Maria’s Song » au violon ou « Renaissance ».
The Gems s’avère être bien plus qu’un simple groupe de hard rock binaire, puisque le trio n’hésite pas à explorer des sphères plus américaines sur le mélodique « Fruits Of My Labor » et la version acoustique de « Like A Phoenix ».
Phoenix est un album pétri de qualités qui nous prouve que ces trois musiciennes avaient été sous-employées dans leur groupe précédent.
@ Denis Labbé