šŸ‘‰ [Chronique] ā€“ Sodom – Agent Orange (1989) by Denis LabbĆ©.

4.4
(64)

Lorsque sort ce troisiĆØme album de Sodom en 1989, il fait lā€™effet dā€™une bombe, non seulement en raison de sa thĆ©matique guerriĆØre, mais Ć©galement par sa qualitĆ© musicale.

En effet, deux ans aprĆØs le remarquĆ© Persecution Mania qui avait dĆ©jĆ  montrĆ© une forte Ć©volution du groupe, Agent Orange impose Sodom comme lā€™un des fleurons du thrash allemand.

Plus compact, plus puissant, mieux produit, il montre un groupe en pleine maturitĆ©, bien loin de son mĆ©diocre premier opus. De la production Ć  la pochette, du chant aux riffs, rien nā€™a Ć©tĆ© laissĆ© au hasard, afin de faire de cet album une rĆ©ussite totale.

1. Agent Orange
2. Tired and Red
3. Incest
4. Remember the Fallen
5. Magic Dragon
6. Exhibition Bout
7. Ausgebombt
8. Baptism of Fire
9. Donā€™t Walk Away (reprise de Tank)

Ainsi, dĆØs les premiĆØres mesures du morceau Ć©ponyme, on sent que les musiciens ont pensĆ© chaque Ć©lĆ©ment de leurs compositions. Lā€™ensemble est finement Ć©crit, avec cette introduction lourde en mid tempo qui ouvre sur une dĆ©ferlante thrash, aux riffs Ć©normes et au refrain hurlĆ©.

Le reste de lā€™album sā€™inscrit alors dans un style musical en pleine croissance Ć  lā€™Ć©poque. Les rythmiques saccadĆ©es sont de sortie : le furieux Ā« Incest Ā», le monstrueux Ā« Magic Dragon Ā» Ć  lā€™Ć©nergie death metal ou lā€™Ć©norme Ā«Ā Baptism of Fire Ā» aux chœurs hurlĆ©s.

Le public nā€™est donc pas dĆ©routĆ© au premier abord. Et pourtant, en Ć©coutant chaque titre, on dĆ©couvre des arrangements surprenants, des changements de rythmes salvateurs, des refrains qui claquent et emportent lā€™adhĆ©sion de chacun, comme lā€™Ć©tonnant Ā«Ā Ausgebombt Ā» Ć  lā€™Ć©nergie punk sur lequel la basse de Tom se taille la part du lion.

Plusieurs morceaux ralentissent Ʃgalement la dƩferlante, pour mieux la reprendre par la suite.

Ā«Ā Remember the Fallen Ā» nous assĆØne des riffs qui ne sont pas sans rappeler Metallica et prouve que Sodom nā€™est pas quā€™un groupe qui bourrine, tandis que Ā« Tired and Red Ā» Ć©crase tout sur son passage avant de se calmer pour offrir Ć  Frank un long solo mĆ©lodique qui marque son chant du cygne puisquā€™il quittera le groupe aprĆØs cet album.

Ā« Donā€™t Walk Away Ā», la reprise du groupe Tank sā€™inscrit dans cette diversitĆ©, en changeant un peu le son de Sodom qui se montre plus lĆ©ger, plus punk rock Ć©galement.

En quarante minutes de titres plus complexes quā€™il nā€™y paraĆ®t, Sodom produit lā€™un des albums majeurs du thrash et leur plus grand succĆØs Ć  ce jour.

ReprĆ©sentatif de lā€™Ć©cole allemande, il propulse le groupe en tĆŖte du peloton en compagnie de Kreator (qui sort la mĆŖme annĆ©e lā€™excellent Extreme Agression), Destruction et Tankard, mais en devanƧant ces deux derniers de plusieurs longueurs. Un album indispensable pour tout fan de thrash et de metal.

@ Denis LabbƩ


Denis LabbƩ
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongĆ© dans le metal dĆØs lā€™adolescence. Il a vite compris quā€™il faisait moins de bruit en Ć©crivant quā€™en chantant.


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