Formé en 1998 à Jersey City par le guitariste Jack Frost (Savatage, Lizzy Borden, Metallium, Marshall Law…), Seven Witches sort un premier album en 1999, suivi de deux autres avec notamment des membres de Morbid Sin (Brian Vincent à la batterie et Bobby Lucas au chant, remplacé sur le troisième par Wade Black de Lucian Blaque).
La formation change à chaque album pour être totalement remaniée pour ce quatrième opus. James Rivera (Helstar, Destiny’s End…) s’empare du micro, Brian Craig (New Eden, Destiny’s End) des baguettes et l’excellent Joey Vera (Armored Saint, Fates Warning) de la basse. Autant dire que l’assise est solide !
N’y allons pas par quatre chemins, cet album de Seven Witches, que j’ai défendu l’année de sa sortie, est une véritable bombe !
Non seulement, c’est le meilleur du groupe, mais c’est aussi l’un des meilleurs albums de heavy metal sorti dans les années 2000. Et je pèse mes mots.
Une pêche en pleine gueule. L’album qu’aurait dû sortir Judas Priest depuis des années. Les clins d’œil lancés par Jack Frost et sa bande à leurs illustres aînés sont d’ailleurs nombreux : le chanteur James Rivera roule les « r » comme Rob Halford sur « Mental Messiah » et le riff de « Nature’s Wrath » nous ramène à « Rapid Fire ».
Mais ne nous y trompons pas, Passage to the Other Side est bien un album original, plein de fougue, de trouvailles, d’arrangements, de puissance.
La rythmique est aussi écrasante qu’Annihilator « Apocalytic dreams » (bravo à la paire Vera/Craig qui érige un mur rythmique de première qualité), les guitares sont incisives « Dance with the dead », la voix déchire tout sur son passage « Mental Messiah » ou sait se faire émouvante « Passage to the other side ».
Un pur plaisir pour les oreilles qui nous entraîne vers des rivages étonnants, comme l’atteste cette reprise vitaminée de Def Leppard : « Wasted » chantée en duo par Rivera et Frost.
Seven Witches a trouvé son équilibre. Un équilibre dévastateur : « Fever in the city », qui aborde les thèmes de la mort sur « Dance with the dead », de la perte d’un être cher (le frère de Jack Frost est décédé peu avant l’enregistrement de l’album) sur l’émouvant « Passage to the other side », celui de la vengeance sur « Betrayed », du mal sous toutes ses formes « Mental messiah », « Fever in the city » et de la folie « Johnny ».
Chaque morceau est une petite pépite, qui explore les rives du speed « Dance with the dead », du thrash « Mental messiah », du heavy « Betrayed », s’appuyant sur des rythmes syncopés ‘Apocalytic dreams », tout en faisant des clins d’œil à tous les grands du metal.
On a parlé de Judas Priest, d’Annihilator, de Def Leppard, on peut également citer Iron Maiden sur « Johhny » où la basse omniprésente de Joey Vera et le refrain nous ramènent aux grandes heures de la Vierge de Fer.
Avec le recul, Passage to the Other Side est un disque monumental qui ravira tous ceux qui aiment la musique métallique et qui ont envie de (re)découvrir un groupe plein de talent qui a su digérer ses influences pour les transcender.
@ Denis Labbé