👉 [Chronique] – Mercyful Fate – Mercyful Fate (1982) by Denis Labbé. 💥

4.4
(66)

Formé à Copenhague sur les cendres de Brats par Hank Shermann et King Diamond, Mercyful Fate met en place un heavy metal original, dominé par la voix de King Diamond et par des constructions progressives.

Le groupe subit de nombreux changements de musiciens qui ne l’empêchent pas d’enregistrer quatre démos.

Celles-ci donneront naissance à leur premier EP, tandis que certains autres titres se retrouveront sur Return Of the Vampire (1992).

Suivi par Brian Slagel, c’est finalement chez les Hollandais de Rave-On Records que signe Mercyful Fate, alors qu’on l’attendait sur la compilation Metal Massacre II.

1. A Corpse Without Soul
2. Nuns Have No Fun
3. Doomed by the Living Dead
4. Devil Eyes

Enfin, stabilisé autour de sa paire de guitaristes et son chanteur, le groupe entre au Stone Studio, à Roosendaal aux Pays-Bas, pour enregistrer et mixer quatre titres en deux jours durant septembre 1982.

Le premier titre démarre sur les chapeaux de roues avec des envolées de guitares, suivies d’un riff furieux. Lorsque la voix aigüe de King Diamond cueille l’auditeur, ce dernier se dit qu’il a affaire à un tout nouveau style.

Cela se confirme tout au long des presque sept minutes que dure « A Corpse Without Soul », une composition complexe, aux nombreux changements de rythmes, qui installe des ambiances angoissantes.

Le travail sur les lignes vocales est hallucinant. Plus classique, « Nuns Have No Fun » et son thème transgressif nous plonge dans un univers pesant, qui doit autant à Black Sabbath qu’à la New Wave Of Heavy Metal.

Malgré quelques imperfections dans les soli, l’ensemble est puissant, assez énigmatique et surprend par son inventivité.

Plus furieux, « Doomed by the Living Dead » est une pièce rapide qui emporte tout sur son passage. La section rythmique livre un travail efficace qui soutient des murs de riffs et des duels de guitares novateurs.

Très différents, Hank Shermann et Michael Denner entretiennent un son unique qui permet aux paroles de King Diamond de développer ses thématiques occultes.

Ancré dans les années 1970 avec ses harmonies de guitares, « Devil Eyes » s’appuie sur un rythme sautillant bourré de groove.

En dépit du thème abordé, cette chanson est presque joyeuse et annonce par certains côtés le groove metal des années 2000.

Devenu presque immédiatement culte, sous une pochette d’assez mauvais goût, et pas très professionnelle, cet EP est une superbe entrée dans l’univers de Mercyful Fate et apparaît comme une avancée majeure du metal.

Si certains y voient les prémices du black, en raison des thèmes abordés, ce groupe joue un pur heavy metal au carrefour de plusieurs genres.

@ Denis Labbé


Denis Labbé
Chroniqueur
A propos :  Ecrivain et chroniqueur, Denis a plongé dans le metal dès l’adolescence. Il a vite compris qu’il faisait moins de bruit en écrivant qu’en chantant.


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