La transgression religieuse semble toujours être porteuse de projets de l’autre côté de l’Atlantique avec ce groupe entièrement féminin dont les quatre musiciennes sont grimées en nonnes maléfiques.
A la manière d’un Ghost, ou de King Diamond, Dogma développe tout un univers cohérent portés par des thèmes mêlant religion et sexualité : « Pleasure From Pain ».
Les différentes vidéos tournées pour supporter les chansons en apportent une preuve évidente. L’amateur de metal un peu critique pourra s’en amuser, les autres s’en divertir, surtout à une époque où tout semble interdit.
Ce retour au puritanisme méritait un bon retour de bâton, ce que The Dogma lui donne avec une imagerie cohérente et parfaitement étudiée.
Côté musique, nous sommes à la croisée entre le sleaze de Mötley Crüe, la musicalité d’Alice Cooper, le hard rock de Lordi et le second degré de Powerwolf : « Feel The Zeal ».
La chanson « My First Peak » illustre ce mélange avec brio grâce à sa boîte à musique, son refrain entêtant, son riff efficace et son groove entraînant.
Dogma possède un don évident pour composer des hymnes teintés de pop qui donnent envie de participer à la fête à laquelle nous sommes conviés : l’excellent et amusant « Father I Have Sinner » ou l’ostentatoire « Bare To The Bones » qui me fait penser aux albums de la chanteuse suédoise Erika.
La voix de Lilith sait se faire enjôleuse, tandis que les guitares de Lamia nous assènent des riffs qui nous prennent aux tripes.
L’album est un fruit défendu dont l’auditeur peut se gorger avec délectation dès les premières notes du superbe « Forbidden Zone » au refrain évident qui renvoie à l’étonnant « Free Yourself », sorte de croisement entre le metal, Katy Perry et le jazz. Ces deux compositions développent des thèmes chers à Dogma : la transgression des règles établies et la liberté de pensée.
Mais ne nous y trompons pas, Dogma est un vrai groupe de metal capable de faire parler la poudre, ainsi que nous l’annonce le diptyque « Made Her Mine » et « Carnal Libération », formé par deux brûlots au rythme enlevé et au son épais. Si le premier est un titre d’influences néo-classiques, le second possède un groove irrésistible dont je vous laisse apprécier la mise en vidéo.
Chaque titre est une petite pépite à dévorer avec gourmandise jusqu’à « The Dark Messiah » qui clôt ce voyage avec brio pour nous donner envie de reprendre depuis le début.
The Dogma est un excellent album qui vaut autant pour sa musicalité que pour son imagerie. A acheter d’urgence.