Sixième album pour les Texans qui, s’ils sont méconnus en France, devraient bénéficier d’une visibilité plus grande étant donné leur talent.
Œuvrant dans un heavy épais, teinté de southern rock, à la manière d’un Black Label Society, le quintet ne fait pas dans la dentelle.
Chacun de ses titres respire en effet la sincérité, le whisky et les grosses guitares. Les riffs sont aussi gras que la voix de Big Dad Ritch, écrasant tout sur leur passage, comme le prouvent dès le départ le mid-temp « Moonshine », au groove communicatif, ou l’énorme « Bring It Baby » qui donne envie de taper du pied et de secouer la tête.
Plus écrasant encore est « Tell It From The Ground », dont les motifs purement heavy metal nous éclatent en pleine gueule. A mi-chemin entre Pantera et Disturbed, ce titre prouve que les Texans peuvent se renouveler sans pour autant abandonner leur volonté de tout exploser.
Le groupe affiche évidemment ses racines southern rock sur de nombreux titres, comme l’excellent « Tongue Like A Devil » qui évoque Molly Hatchet en plus heavy, ou « BullsEye » aux évidentes références country rock que l’on aurait pu entendre sur un album de Point Blank, la puissance en plus.
Ce sont ces racines qui transpirent également lorsque le tempo se ralentit sur « Ride Or Die », une power ballad en partie accompagnée au piano, sur laquelle la voix de Big Dad Ritch sait se faire plus enjôleuse, nous prouvant qu’un cœur bat dans ces poitrines de rednecks
C’est encore plus flagrant sur « Why Aren’t You Listening » dont la puissance va crescendo, pour lorgner du côté du metal alternatif et du post-grunge, ce qui étonne chez ce groupe pourtant attaché à ses racines.
L’hommage à Stevie Nicks apporte une touche plus puissante encore, bien éloignée de la musique jouée par la chanteuse de Fleetwood Mac. Pourtant, on saisit l’admiration que lui porte le groupe. Les sonorités évoquent le sud profond, tandis que les paroles jouent avec de superbes images qui transpirent la sincérité.
Lorsque le rythme s’accélère, le groupe parvient à entraîner l’auditeur dans sa sarabande. Ainsi, « Dirty Finger » s’appuie sur un riff énorme et de la slide, tandis que la section rythmique pilonne avec méthode nos oreilles.
C’est carré, intelligent et superbement construit, grâce à des changements de rythmes calculés et des chuchotements surprenants. Le message est, lui aussi, direct, puisque le groupe demande qu’on fasse un doigt d’honneur pour que la soirée se déroule du mieux possible.
Lorsque le groovy « Blue Lights On » clôt l’album dans une fureur inspirée dont on retient le refrain explosif et les soli saignants, on se dit qu’il est nécessaire de remettre la première chanson et de repartir pour une nouvelle virée en compagnie de ces bons vivants.