Sorti initialement en vidéo et en laser disc en 1981, ce concert de 1974 a été enregistré durant la tournée Burn. On retrouve donc le noyau dur du groupe : Richie Blackmore, Ian Paice et Jon Lord, associé à David Coverdale et Glenn Hughes qui se partagent le chant sur certains morceaux.
Dans cette version remasterisée pour sa parution en CD, le son est assez bon, bien que souvent saturé. Il permet néanmoins de saisir ce que pouvait être un concert du groupe au milieu des années 1970. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le public devait composer avec les envies de solo des différents musiciens qui n’hésitaient pas à partir dans des improvisations qui trouvent leur acmé lors d’un « Space Truckin’ » de plus de 25 minutes.
Avec quatre extraits de Burn, le dernier album en date se taille la part du lion. Ouvrant le concert, « Burn » est un peu brouillon au départ, jusqu’à ce que le riff de clavier mette tout le monde sur les rails. La basse de Glenn Hughes est parfois mixée en avant, ce qui est moins le cas sur le beau « Might Just Take Your Life » qui voit les deux chanteurs s’époumoner pour porter le refrain et les couplets.
Le blues-hard « Mistreated » permet à David Coverdale de prouver qu’il est un grand chanteur, tant sa performance vocale est extraordinaire, aidé en cela par un Richie Blackmore au meilleur de sa forme qui caresse les cordes de sa guitare avec brio.
Plus dispensable, « You Fool No One » est mêlé à « The Mule » de Fireball, dans une sorte de creuset qui prouve que les deux chansons puisent aux mêmes sources. Heureusement, l’énergie du concert propulse le funk rock de la première et le côté planant de la seconde sur le devant de la scène.
L’ensemble s’éternise néanmoins sur plus de 18 minutes avec de longues interventions de Blackmore et un solo de Ian Paice.
Côté classiques, on retrouve l’inévitable « Smoke On The Water » qui rencontre un franc succès grâce à son riff inimitable et sa montée crescendo. Cette version est marquee par le duo Coverdale/Hughes qui se tape la bourre sur les différents couplets que chacun chante à tour de rôle avant de reprendre les refrains en chœur. Blackmore et Lord font de même en s’envoyant des soli de guitare et de claviers jusqu’à un final très calme.
Le CD se termine sur un « Space Truckin’ » dopé par les combats vocaux entre Coverdale et Hughes qui essaient de tirer la couverture à eux.
Les cris suraigus du second manquent d’ailleurs de discrétion. Le morceau est coupé par de longues expérimentations qui ne passeraient plus de nos jours et qui voient Blackmore, Lord et Paice y aller de leurs improvisations, à la manière d’une musique de film déjantée.
California Jamming est représentatif d’une époque révolue et, rien que pour cela, devient indispensable pour comprendre les années 1970.