Après une série de singles et un album de reprise en 2017, les Indiens de Bloodywood publient leur premier album intitulé Rakshak. Et quelle claque !
Pour situer la musique du groupe, vous mêlez Rage Against The Machine, Linkin Park, Clawfinger, 50 Cent et Korn, et vous saupoudrez ça d’une bonne dose de musique indienne à la Bollywood.
Cela vous donne un déferlement de puissance, de mélodies et d’inventivité qui vous cueille au menton, vous prend aux tripes et vous envoûte.
« Aaj » en apporte un parfait exemple, avec sa flûte qui allège une chanson portée par un riff énorme et le chant rap en anglais de Raoul Kerr et les growls en hindi de Jayant Bhadula.
L’énergie du groupe est incroyable, surtout lorsqu’il lâche les chevaux comme sur l’énorme « Machi Bhasad » qui vous saute à la gorge, grâce à un flow qui n’a rien à envier aux meilleurs spécialistes américains et qui n’est pas sans rappeler Rage Against The Machine voire Clawfinger.
La saturation des vocaux associée aux percussions indiennes et aux riffs très nu-metal emporte tout sur son passage. C’est encore plus flagrant sur le furieux « Gaddaar » qui ouvre le bal dans un déluge de décibels traversé par des instruments traditionnels qui apportent une touche exotique, tout en venant rythmer l’ensemble avec grâce.
Le refrain est juste monstrueux ! Quant aux paroles, ouvertement politiques, elles s’attaquent aux mensonges de nos dirigeants.
Les influences hardcore sont présentes sur de nombreux morceaux, comme le répétitif « Dana-Dan » ou le complexe « BSDK.exe » qui voit le groupe mêler ses influences indiennes et européennes dans une composition épaisse et originale.
Bloodywood sait également faire preuve de finesse, en s’appuyant sur des mélodies soignées : la ballade « Zanjeero Se » sur laquelle des chœurs féminins viennent apporter une touche aérienne, la folk-rock « Yaad » qui s’étend sur plus de cinq minutes de pur délice ou « Jee Veerey », aux touches folkloriques dont le thème principal est porté par une flûte et des percussions indiennes.
Ces percussions sont omniprésentes sur cet album, apportant une coloration exotique qui s’accorde parfaitement avec certaines lignes vocales : l’étonnante « Chakh Le » ou « Endurant » construite autour d’un superbe travail sur les différents chants.
Rakshak est un album étonnant et envoûtant qui plaira aux amateurs de musique nouvelle et exotique.