Je dois avouer que j’avais décroché de Sonata Arctica depuis une bonne quinzaine d’années. Peu convaincu par le virage opéré par le groupe avec Unia (2007) et par les déclarations de Tony Kakko, j’avais écouté d’une oreille peu emballée les différentes productions du groupe qui allaient du correct au passable.
Visiblement, les différentes critiques des fans et la baisse de fréquentation des concerts du groupe ont conduit les Finlandais à revoir leur copie. Cela se traduit déjà par un son plus clair, moins sombre et plus dynamique, ce qui coïncide avec un retour aux Finnvox Studio et par la présence de Mikko Karmilla aux manettes. Sonata Arctica prend donc un coup de jeunesse bienvenu.
Le style est à l’avenant. Finies les introspections ennuyeuses de Talviyo (2019), les dérives de Pariah’s Child (2014) et les prises de tête de The Ninth Hour (2016), le quintet nous envoie un métal néo-classique enjoué, rapide, lumineux et jouissif qui n’est pas sans rappeler ses premiers albums, avec une dose de sagesse en sus.
Certains critiques vont donc crier à la trahison, au reniement, voire au conservatisme, mais les fans vont s’en moquer, car c’est ce qu’ils attendaient depuis des anénes.
A l’écoute de la trilogie « First In Line », « California », « Shat Mat », ils retrouvent leur groupe fétiche dans ce qu’il a de meilleur à leur offrir.
A savoir des titres rapides, légers et enjoués qui caractérisaient les débuts du groupe.
Les tempo rapides sont légion, ce qui ne peut qu’intéresser ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts. On retrouve donc cet équilibre entre guitares et claviers sur le sautillant « Cure For Everything » ou l’épique « Angel Defiled » au refrain entraînant.
Tony Kakko est au meilleur de sa forme et semble avoir retrouvé son enthousiasme, ce qui n’est pas pour me déplaire.
En dépit de ce retour aux sources, Sonata Arctica n’en oublie pas ses expérimentations à la Queen sur le progressif et grandiloquent « Clear Cold Beyond » ou sur le plus sombre, mais complexe « Dark Empath ».
Cela apporte un équilibre à cet album en le rendant moins monolithique et rend la transition plus facile et plus habile avec Talviyö (2019).
Sonata Arctica parvient donc à concilier l’entrain de la jeunesse et la retenue de la maturité, comme sur le superbe « A Monster Only You Can’t See » au refrain pop/rock qui s’appuie sur des guitares aux influences celtiques.
Même la power ballad « The Best Things » trouve sa place au milieu de ce canevas savamment tissé, qui permet au médiéval « Teardrops » de développer ses ambiances légères au milieu de ce déluge de notes.
Clear Cold Beyond marque le retour au premier plan d’un groupe qui s’était perdu dans ses expérimentations.