En 1987, Whitesnake sort un album éponyme qui propulsera Coverdale et compagnie vers les cimes des charts mondiaux. Sorti trois ans après Slide It In, qui marquiat déjà un premier tournant pour le groupe.
Il faut dire que 1984 a été une année charnière pour Whitesnake, elle est marquée par le départ de Jon Lord qui part reformer Deep Purple, Cozy Powell qui rejoindra Keith Emerson et Greg Lake mais surtout Mel Galley et Micky Moody.
Cependant, Slide It In est la véritable pierre angulaire de ce qui va mener à l’album suivant. C’est d’ailleurs par l’apport de John Sykes que l’album se démarquait déjà de son prédécesseur.
Pour cet album de 87, Coverdale se retrouve avec John Sykes à la guitare, Neil Murray à la basse et Aynsley Dunbar derrière les fûts ainsi qu’entre autre Don Airey (toujours dans les bons coups) aux claviers ou encore Dann Huff (pour la version radio de Here I Go Again). En bref, les musiciens additionnels sont de renommée.
1987 marque plus particulièrement un virage à 180 degrés pour Whitesnake, exit le hard blues et le groupe qui fait la tournée des pubs londoniens, et bienvenu au groupe qui se lance à la conquête des grandes arènes. Il marque un véritable point de non-retour pour David Coverdale dans une direction musicale qui se veut plus commercial et aguicheuse.
Les nostalgiques des productions précédentes menés notamment par Martin Birch à la production regretteront l’effacement totale de l’identité originelle du groupe. Mais tout ceci est nourri par l’ambition de faire de Whitesnake un groupe incontournable des années 80.
D’ailleurs, Whitensake n’est pas le seul groupe qui tente un virage artistique pareil pour conquérir le marché américain, Judas Priest (Turbo) ou encore Def Leppard (Hysteria) avait parfaitement avait tenté le coup avec les réussites que l’on connait.
Dans son ensemble, 1987 arbore un son puissant au son typique des années 80 qui paradoxalement n’a pas si mal vieilli que ça. On pourrait reprocher encore une fois l’abandon total du hard blues qui était la marque de fabrique du Whitesnake de la première époque, mais le tout se tient grâce aux compositions du duo Coverdale/Sykes, soutenu par une section rythmique qui rend le tout solide.
Mais au-delà du succès, l’après sortie sera un véritable calvaire, Coverdale se sépare de Sykes, Dunbar et Murray tout en gardant le jeune virtuose Adrian Vandenberg, avec lequel s’ajouteront Rudy Sarzo à la basse, Tommy Aldrige et Vivian Campbell qui ne restera que le temps de la tournée.
Whitesnake atteint donc son apogée commerciale et Geffen Records en veut plus, c’est ainsi que le groupe s’attèle à l’écriture d’un nouvel album qui doit succéder à 1987. Et l’album qui va suivre nous donne un spectacle assez singulier avec la participation de Steve Vai, dont la greffe n’a pas du tout prix.
Comme le mariage contre-nature de l’ananas et de la Pizza, Slip Of The Tongue marquera le premier hiatus du groupe. Avant un retour plus apaisé.
@Boudj