Il semble que tout a été dit, ou presque sur Metallica et son très controversé St. Anger. Mais en réalité, c’est un peu plus compliqué qu’il n’y parait.
En 2003, Metallica sort un album qui se veut dans l’air du temps, une tentative de témoignage de son époque avec la volonté de prendre le train en marche face aux nouveaux groupes qui trustent la tête d’affiche.
Depuis 2001, Metallica tente de mettre en œuvre un album qui s’avère être plus difficile à produire qu’à l’accoutumé. Il faut dire que le départ de Jason Newsted et la cure de désintoxication de James Hetfield n’arrangent rien. Le groupe tente même de recoller les morceaux en embauchant un psy.
Si les années 90 ont été un vrai parcours du combattant avec une direction musicale qui se voulait plus MTV friendly, le début des années 2000 est d’un autre acabit. Les groupes du moment sont plus énervés que jamais et il faut placer la barre haut pour les concurrencer, Slayer avait tenté le coup avec leur Diabolus In Musica qui n’a pas marqué son époque.
Megadeth sort un Risk qui reste tout aussi déconcertant, et Anthrax période John Bush a plutôt bien réussi la transition. De son côté, ce sont les dissensions chez Metallica.
On peut à la limite comprendre que Metallica veuille frapper un grand coup, et c’est une sorte de retour aux sources avec cette album agressif, mais plus que poussif, qui donne l’impression d’écouter un groupe qui veut à tout prix resté branché, mais qui s’est emmêlé les pinceaux.
Parce qu’on sent que le groupe s’est perdu en chemin pour écrire l’album, tout comme Bob Rock qui était censé canaliser la créativité des musiciens. Autant sa contribution sur les albums précédents avaient fait que le résultat sonnait comme du Metallica, autant on ne reconnait plus vraiment la patte du producteur. Bien que travaillant avec le même processus d’enregistrement, on sent que cela n’a pas été facile tous les jours.
En allant plus loin, Metallica aurait bien pu pondre un album moins long avec des titres plus accrocheurs, sans parler d’un son de caisse claire qui du point de vue Lars Ulrich représentait toute cette rage enfouie.
La particularité de certains mauvais albums reste l’ambiance délétère qui accompagne sa production, St. Anger ne fait pas exception.
Le résultat est une déception pour les fans de la première heure, du moins ceux qui sont restés après le Black Album, et le chemin de croix de Metallica sera encore long avant une première rédemption avec Death Magnetic.
@Boudj