Faire un bon album live requière plusieurs conditions parmi lesquelles ledit groupe doit être dans une forme olympique, avec un public réceptif et énergique, ainsi qu’une setlist aux petits oignons.
Unleashed In The East de Judas Priest fait partie de ce genre d’album, à la différence qu’il reste aussi perçu comme un rendez-vous manqué sur quelques points.
Les années 70 ont vu une multitude de groupes tenter de sortir le live référence qui restera dans les annales de la musique. Le Made In Japan de Deep Purple compile plusieurs soirs en regroupant les meilleures performances et qui reste mythique pour ça.
En février 79, Judas Priest entame une tournée au Japon, la bande à Halford a le vent en poupe, les précédents albums sont des leçons en matière de musique. Il fallait bien un album pour capturer la quintessence et la fougue et quoi de mieux que de le faire au Japon.
Mais voilà, quand on se met en écoute cet Unleashed In The East, on se rend compte que le son est trop travaillé. Priest puise dans un répertoire déjà riche en titre qui sont encore joués aujourd’hui, mais il donne l’impression que tout a été fait en studio.
Et c’est là où la déception est grande, Rob Halford n’est pas satisfait du rendu des bandes live, le metal god prétexte un rhume pour réenregistrer les parties chant en studio.
Résultat ? Unleashed In The East est un album qu’on pourrait aisément qualifier de bâtard par le simple fait que les enregistrements studio gâchent l’expérience immersive d’un live digne de ce nom.
De plus, le résultat est synthétique, artificiel et léger. On aurait présenté un live en playback que ça aurait sonné plus authentique.
Fort heureusement, Judas Priest se rattrapera plus tard avec d’autres témoignages live qui en valent bien plus le détour. Même si Unleashed In The East reste paradoxalement une référence du genre.
@Boudj