Par les temps qui courent, tout a été dit ou presque en matière de musique. On se dit qu’on ne peut plus rien faire d’original ou innovant, et c’est totalement faux, comme le confirme Sheperds Reing avec son album Ala Mai.
Il est encore possible d’allier tradition, j’entends par là musique tribale et sonorité metal moderne. Sheperds Reign est un groupe tout droit venu de Nouvelle-Zélande, terre de rugby et de haka guerrier.
Leur Ala Mai synthétise parfaitement cet esprit guerrier, imprégné de la culture samoane. L’album démarre par Samoa O La’u Fesili, qui nous prévient d’emblée que la thématique se pose là. La première moitié de l’album déroule les titres à mi-chemin entre la musique tribale samoane et le heavy metal. Les guitares sont agressives et ajustées à merveille aux sonorités samoanes ainsi qu’aux textes.
Le tout pourrait facilement évoquer la période Sepultura, entre Arise et Roots Bloody Roots, mais on ne va tomber dans le piège de la comparaison facile. Oui, la démarche est quasiment identique à la différence qu’il s’agit d’un groupe néo-zélandais originaire du sud d’Auckland. La comparaison s’arrête là.
Autant les titres chantés en samoan sont d’une efficacité rare, autant les titres chantés en anglais donne l’impression qu’ils sont issus d’un groupe lambda. Mais cela n’enlève rien à l’identité marquée du groupe, Cold Summer Night est une merveille de balade qui prouve que Sheperds Reign sait maitriser les codes du genre.
On peut justement reprocher la présence de ces titres en anglais, mais il faut bien que le fan de metal ne se casse pas trop la tête à chercher les traductions des paroles en samoan sur Google Translate.
Ala Mai de Sheperd Reign fait sensation de l’année avec ce mélange fort agréable entre passé et présent, tradition et modernité avec une imagerie fédératrice. En plus de l’authenticité comme direction artistique.
@Boudj