Il est parfois difficile pour un groupe de revenir après une longue absence, en proposant une nouvelle direction artistique qui aura du mal à faire adhérer son public. Il a fallu 8 longues années pour Morbid Angel pour sortir un album qui reste encore perçu comme leur plus mauvais pour les fans hardcore, et le plus audacieux pour les autres, Illud Divinum Insanus.
Et pour être audacieux, Illud Divinum Insanus est de loin leur album qui s’éloigne le plus du death metal qui a construit la réputation du groupe.
Trey Azagtoth laisse l’intégralité des compositions à David Vincent, exit le death metal, place au metal industriel et à des refrains qui se veulent catchy et entrainant (non) sur un son electro.
Ça s’écoute en se disant que Fear Factory ont pris les commandes de la prod, confondant Dino Cazares avec Trey Azagtoth, pourtant la différence est de poids.
L’ensemble est loin d’être brouillon quand il s’écoute d’une traite, mais reste inconsistant et donne l’impression que le groupe tente de prendre plusieurs chemins sans savoir où il compte aller. Le GPS est cassé dont faudra faire confiance à la petite voix dans sa tête.
Et qu’en est-il de l’ambiance ?
Pas grand-chose à retenir si ce n’est que le cauchemar lovecraftien est un vague souvenir d’un lendemain de cuite au Champomy frelaté. David Vincent semble s’être inspiré des pires suites de Jason Voorhees ou Michael Myers pour un délire pseudo morbide nombriliste.
Le titre I Am Morbid est ce qui se rapproche le plus du groupe, du moins pour le titre, histoire de rappeler à l’auditeur qu’il s’agit de Morbid Angel qui joue sur cet album.
Illud Divinum Insanus veut dire divin fou en latin, on sent bien justement la folie de s’être laissé aller à une direction artistique qui enlève tout le charme originel du groupe.
Un peu de modernité ne fait pas de mal, mais à quel prix ?
@Boudj