Ce qu’il y a de bien avec le cerveau humain, c’est qu’il tente de préserver notre santé mentale en nous faisant oublier les mauvais souvenirs. Mais il suffit parfois de se rappeler d’un bon groupe qui s’est vautré dans toute sa splendeur pour que tout remonte à la surface. Et sur ce point, Scorpions tient la timbale avec Eye II Eye.
Remise en contexte, Scorpions flope sévère avec Pure Instinct et se demande ce qu’ils peuvent faire pour le prochain disque qu’il prépare pour 1999. Le groupe prend contact avec Peter Wolf avec des chansons qui devaient marquer un retour aux sources.
Le producteur avec un CV loin d’être dégueulasse (il a travaillé avec Jefferson Starship, Chicago ou encore Survivor) conseille au groupe de prendre une nouvelle direction artistique. Et autant dire que le résultat en aura dérouté plus d’un.
Klaus Meine & Co. Se prennent le pied dans le tapis dès le premier titre, Mysterious dévoile un groupe qui s’est laissé entrainer dans une spirale qu’il ne va pas contrôler. On se dit qu’il ne s’agit que d’un faux départ mais la suite est encore plus indigente avec un manque d’imagination qui laisse pantois.
On comprend que Scorpions veut tâter le terrain de la musique pop, mais on se rend vite à l’évidence que c’est comme demander à Taylor Swift de ne plus faire de playback. Ça sonne faux, pas au niveau musicale, mais au niveau artistique.
Eye II Eye s’illustre (cette notion est vraiment relative) de contenir le seul titre en allemand de Scorpions, un titre qui ne relève pas pour autant le niveau, puisque Du bist so schmuzig veut dire tu es tellement sale. Peut-être une sorte de message subliminale adressé au groupe qui voulait redorer son blason.
Il faudra quand même un certain temps pour que Scorpions sorte la tête de l’eau, Eye II Eye reste une balafre bien moche dans la carrière de Scorpions. Et un autre exemple de compromission aveugle pour faire plaisir à sa maison de disques.
@Boudj