Date de sortie : 19 juillet 2024
Genre : Hard Rock
Label : BraveWords Records
On ne présente plus Chris Slade. Son cv parle pour lui : 6 ans avec Asia, 5 avec AC/DC et 7 avec Manfred Mann’s et bien d’autres de grands renoms (The Firm, Huria Heep, Schenker, Jimmy Pages, Gary Moore et Gilmour pour ne citer qu’eux).
Même le King Elvis le voulait comme batteur, Chris n’avait que… 16 ans.
Sous la menace d’un procès de Tom Jones (pour lequel il jouait) il a dû décliner l’offre du King. Comme on dit, il y a les batteurs et Chris Slade.
La royauté du rock ! Après son séjour avec AC/DC il a formé, en 2012, son groupe avec des musiciens qu’il respectait et avec lesquels il pouvait travailler dur, à savoir James Cornford, Stevie Gee, Michael Clark et Bun Davis.
« Les gars faisaient partie de groupes qui jouaient des reprises de Kansas et de Genesis incroyablement bien ».
Ce double album « Timescape » est rempli de 9 chansons originales et de 8 reprises.
Dans ces dernières il y a du Slade, Manfred Mann’s, AC/DC (5 titres) tout cela ré orchestré aux gouts du groupe.
L’aventure de cet opus commence avec Sundance. Ce morceau est très typé 70’s. On remarque tout de suite que la prod laisse la part belle à Chris ou le son de ses caisses sont bien mises en avant.
Paul “Bun” Davis au chant possède une voix rocailleuse qui donne l’impression qu’il est souvent à bout de souffle. En fait ce n’est pas le cas, c’est son timbre de voix qui donne cette impression. Les claviers sont très présents aussi. Ce morceau très hard rock au solo bien saignant est très bon.
We will survive (rien à voir avec le titre repris en cœur lors de la victoire des bleus en 1998) commence avec un son de basse puissant. Cette fois-ci c’est Stevie Gee au chant. Un timbre de voix plus limpide et plus doux. On nage dans les 80’s cette fois-ci.
Ce titre est moins « enlevé » que le précédent. Il y a un petit côté Uriah Heep. Une chose est sure, techniquement c’est d’un très bon niveau. La mélodie est bonne, on se laisse facilement emballer par cette composition.
Joybringer est une reprise du célèbre groupe formé en 1969 à Wolverhampton (UK), Slade. C’est toujours Stevie au chant. Je ne m’attarde pas sur les reprises (hors AC/DC), cela par manque de connaissance des œuvres et/ou des groupes copiés.
Living The Dream nous plonge, de nouveau, dans les années 70. On sent très nettement l’influence du rock britannique de ces années. Je dirai même que Queen aurait pu écrire et jouer ce morceau. Cette composition à l’orchestration finement interprétée casse le rythme de l’album.
Freedom Song continue sur le même rythme, nonchalant mélangeant la ballade avec un côté très Simon and Garfunkel. On est loin des 2 premiers morceaux accrocheurs et plus « endiablés ».
Black with a vengeance va-t-il relancer la machine à riffs ? La réponse est oui avec Paul qui revient au chant. Ça pousse dans les hautes notes. Les riffs mélangés aux assauts puissants de bruits de moteurs de motos amplifient la puissance de cette composition.
Le solo fracassant n’est pas en reste. Le côté 70’s est toujours présent dans son orchestration mélangeant fureur et claviers, la fin du morceau laisse Paul prouver (comme si il en était besoin) que sa voix n’est pas éloignée de celle de… Brian Johnson. Ce titre est bon et il fait du bien à l’instant T.
Questions, reprise du groupe Slade, plonge le rythme de l’album dans un univers mélancolique. Time Flies nous offre une surprise. C’est Chris qui est au chant. Il y a un petit côté psychédélique ou, en fin de compte, Chris pousse plus la chansonnette qu’il ne chante réellement. On vogue encore dans les 70’s. Ce morceau ne restera pas, pour moi, dans les annales…
End Of Eternity est entamé par un long et superbe solo, qui me laisse penser à Pink Floyd (n’oubliez pas que Chris a joué avec Gilmour). Cette compo est un morceau instrumental de bonne facture. La suite est plus explosive et elle fait vraiment du bien tellement mes neurones chargées de riffs et de rock endiablé s’étaient endormis avec ces 9 premiers titres.
The Razors Edge (d’AC/DC) nous explose en pleine face. Paul au chant chante avec une belle fureur et le groupe dynamise tout son savoir-faire. La reprise est excellente et prouve qu’ils sont avant tout fait pour jouer du rock.
Les 3 titres suivants Free, Blinded by the light et July Morning sont des reprises bien jouées ou le groupe arrive à exploiter plus ou moins son potentiel.
Arrive le titre mondialement connu (du moins jouer par leur géniteur AC/DC dont la vidéo, sur YouTube, a dépassé le milliard de vues depuis longtemps) Thunderstruck du célèbre groupe Australien.
Dès les 1eres notes tout est respecté. Que ce soit les arrangements, les chœurs, le chant (de Paul) et, bien sûr, la fureur du titre. On reprend mais on ne change surtout pas un chef d’œuvre !
Le titre est parfaitement exécuté avec quand même quelques arrangements dont seuls les vrais fans percevront. La canicule s’est imposée sur la France mais là on monte de plusieurs crans sur le thermomètre et ça fait du bien.
Le titre immortalisé avec la fameuse vidéo avec Arnold Schwarzenegger, Big Gun, continue l’exploration aissidicienne. Le band maitrise parfaitement le sujet et donc aucune (mauvaise) surprise avec ce morceau. Si tu aimes l’original tu aimeras cette version.
Les cloches de l’enfer continuent le voyage dans le monde du rock australien.
En effet Hells Bells, avec son intro ténébreux et diaboliquement rock, est joué. Là, Paul est vraiment obligé de chanter haut, très haut même afin d’atteindre le niveau qu’a Brian Johnson sur l’original. Le rythme et le tempo voulu par Chris à la batterie fait vraiment (trop) regretter celui de Phil Rudd… Être calife à la place du calife n’est pas toujours aisé…
High Voltage est le dernier morceau de ce double album. Sans étonnement cette reprise reprend pratiquement à la note prêt celles crées par les frères Young et termine cet album sur des bases hautes tensions. Un album atypique donc, rendu ainsi par le mélange d’ancien et de nouveau morceaux.
Les reprises pourraient bien éclipser les nouveautés, mais qu’importe, elles racontent au moins l’incroyable histoire de la marche de Slade parmi les grands du rock’n’roll.
Pour moi le 6.5/10 s’impose.
THE CHRIS SLADE TIMELINE is:
Paul “Bun” Davis vocals
Stevie Gee vocals, Bass
James Cornford guitar, vocals
Mike Clarke Keyboards, guitar, vocals
Chris Slade Drums, vocals