« Bent Out of Shape » est le septième et dernier album studio de Rainbow, le groupe de hard rock fondé par le légendaire guitariste Ritchie Blackmore après son départ de Deep Purple.
Cet album marque une transition significative pour le groupe, qui a progressivement évolué du rock dur et progressif des débuts vers un son plus accessible, flirtant avec l’AOR (Adult Oriented Rock), un genre qui se caractérise par des mélodies plus douces et une production plus lisse, taillée pour la radio.
L’album s’ouvre avec « Stranded », une chanson puissante qui met en avant les talents vocaux de Joe Lynn Turner, le chanteur de Rainbow à cette époque. La guitare de Blackmore y est moins agressive que sur les albums précédents, mais elle conserve sa signature mélodique et virtuose.
« Can’t Let You Go » est sans doute l’un des titres les plus mémorables de l’album, avec son intro de clavier envoûtante signée David Rosenthal, suivie d’un riff accrocheur.
C’est une chanson qui résume bien l’orientation plus commerciale du groupe à cette période.
« Desperate Heart » et « Street of Dreams » continuent sur cette lancée, avec des mélodies mémorables et des refrains chantants, conçus pour rester en tête.
« Street of Dreams » est probablement le morceau le plus emblématique de l’album, une ballade mid-tempo avec une atmosphère presque mystique, qui a souvent été saluée comme l’une des meilleures performances vocales de Turner.
D’autres morceaux, comme « Fire Dance », montrent que le groupe n’a pas totalement abandonné ses racines plus heavy, avec des solos de guitare énergiques et des rythmes plus complexes.
Cependant, ces moments sont rares sur cet album, qui préfère mettre en avant des compositions plus simples et directes.
La production de Roger Glover, bassiste de Rainbow et ex-Deep Purple, est impeccable, mais elle peut aussi être perçue comme un peu trop polie pour les fans de la première heure.
Le son est propre, les instruments sont bien équilibrés, et la voix de Turner est mise en avant, ce qui renforce l’accessibilité de l’album.
« Bent Out of Shape » est un album qui divise. Pour les fans de hard rock pur et dur, il peut sembler trop lisse et trop commercial. En revanche, ceux qui apprécient un rock mélodique bien produit y trouveront leur compte.
C’est un album qui témoigne d’une époque où Rainbow cherchait à élargir son public en adoptant un son plus accessible, sans pour autant renier complètement ses racines.
Pour Ritchie Blackmore, c’était aussi la fin d’une aventure avec Rainbow, avant de se lancer dans un nouveau chapitre avec la reformation de Deep Purple.
Stay Tuned
@Olivier