Paru en septembre 2001, « Killing Ground » marque une nouvelle étape dans la longue et prolifique carrière de Saxon, groupe britannique emblématique de la « New Wave of British Heavy Metal » (NWOBHM).
Dix-septième album studio du groupe, il est le témoignage d’une formation toujours déterminée à défendre son héritage tout en évoluant avec son époque.
À ce stade de leur carrière, Saxon a déjà traversé des hauts et des bas, expérimenté différents styles, et survécu à plusieurs changements de line-up.
Après le très solide « Metalhead » (1999), les fans attendaient de voir si Biff Byford (chant) et ses acolytes continueraient sur leur lancée.
« Killing Ground » se place dans la continuité des albums précédents, mais avec une approche plus mature et réfléchie.
L’album s’ouvre avec le morceau éponyme « Killing Ground », une pièce accrocheuse qui met immédiatement en avant la puissance vocale de Byford et le jeu de guitare tranchant de Paul Quinn et Doug Scarratt.
Ce titre donne le ton avec des riffs lourds, un refrain fédérateur et des textes qui mêlent des thèmes de guerre et de rébellion, chers à Saxon.
Le second titre, « Court of the Crimson King », est une reprise inattendue du classique progressif de King Crimson.
Ici, Saxon parvient à rendre hommage à l’original tout en injectant sa propre énergie heavy metal. C’est une audacieuse réinterprétation qui prouve que le groupe sait sortir de sa zone de confort tout en restant fidèle à ses racines.
Les morceaux comme « Dragons Lair » et « Deeds of Glory » poursuivent dans cette veine épique, avec des riffs puissants et des solos de guitare virtuoses. L’influence du métal classique y est évidente, mais Saxon y ajoute une touche plus moderne, notamment dans la production qui, bien que brute, parvient à donner une certaine clarté aux différents instruments.
Les textes abordent les thèmes traditionnels du heavy metal : batailles héroïques, mythes, et légendes. Dans « Hell Freezes Over » et « Rock is Our Life », Saxon clame haut et fort son amour indéfectible pour la musique, tout en évoquant les défis auxquels le groupe a fait face au fil des décennies.
e sentiment de détermination et de résilience transpire à travers l’ensemble de l’album, donnant à *Killing Ground* un aspect presque autobiographique. Biff Byford, avec sa voix rauque mais toujours puissante, demeure le cœur battant du groupe.
Ses performances vocales sur cet album montrent qu’il n’a rien perdu de sa fougue, et qu’il reste l’un des meilleurs frontmen du heavy metal traditionnel. Son charisme et sa passion transparaissent dans chaque morceau.
L’un des points forts de « Killing Ground » est l’équilibre qu’il réussit à trouver entre le son classique de Saxon et des éléments plus modernes. Là où certains groupes de la même génération se sont égarés dans des tentatives de se réinventer, Saxon parvient à moderniser son son tout en restant ancré dans ses racines.
La production, assurée par le groupe lui-même avec l’aide de Charlie Bauerfeind, est claire sans être surproduite, permettant aux guitares de briller et à la batterie de résonner avec force.
Bien que « Killing Ground » ne soit pas considéré comme l’un des albums majeurs de Saxon, il reste néanmoins une pierre angulaire de leur carrière.
En réaffirmant leur style tout en flirtant avec de nouvelles idées, l’album montre que le groupe n’a pas peur de continuer à évoluer. Il a également servi de tremplin pour les albums suivants, plus audacieux, tels que *Lionheart* (2004).
« Killing Ground » est un album solide, empreint de l’âme et de la passion qui caractérisent Saxon depuis ses débuts.
Il ne révolutionne pas le genre, mais il offre ce que les fans attendent : des hymnes heavy metal bien ficelés, une énergie palpable et une honnêteté musicale qui fait honneur à leur longue carrière.
Pour ceux qui recherchent un heavy metal sans fioritures, authentique et intemporel, cet album est un ajout incontournable à la discographie de Saxon.
Note : 7,5/10
Stay Tuned
Doc Olivier