Largement considéré comme l’apogée du speed metal, Reign in Blood est le chef-d’œuvre incontesté de Slayer, un assaut bref (moins d’une demi-heure) mais implacable qui oblitère instantanément tout ce qui se trouve sur son passage et se dissipe tout aussi rapidement.
Le producteur Rick Rubin donne au groupe un son clair et percutant pour la première fois de sa carrière, et ils abandonnent en grande partie les morceaux étendus de Hell Awaits au profit d’assauts maigres qui rappellent un peu le punk hardcore (bien que nettement métalliques et beaucoup plus exigeants techniquement).
Reign in Blood s’ouvre et se ferme sur des morceaux un peu plus longs (les classiques « Angel of Death » et « Raining Blood ») dont les riffs plus lents offrent les quelques indices de mélodie de l’album.
Entre les deux, on trouve huit courts morceaux (tous de moins de trois minutes) d’une agressivité fulgurante, qui changent de tempo ou de sentiment sans prévenir, produisant un effet décousu et à peine contrôlé.
L’album est en fait plus précis qu’il n’y paraît, et non sans un certain sens du groove, mais même dans les brefs ralentissements, l’intensité ne faiblit jamais.
Les riffs sont construits sur des riffs atomiques qui sonnent aussi bien que la violence décrite dans de nombreuses paroles, et les solos déments de Kerry King et Jeff Hanneman imitent souvent les cris des victimes des chansons.
C’est une évocation monstrueuse, terrifiante, qui transcende les origines metal de Reign in Blood.
L’album a presque inspiré à lui seul l’ensemble du genre death metal (du moins du côté américain de l’Atlantique) et, contrairement à nombre de ses imitateurs, il ne franchit jamais la limite de la surenchère auto-parodique.
Reign in Blood était un classique absolu à sa sortie, et il n’a pas perdu une once de sa puissance aujourd’hui
Stay Tuned
@Olivier