Dans l’univers effervescent du hard rock des années 80, rares sont les groupes qui ont su marquer les esprits comme Kick Axe. Avec Rock the World, sorti en 1986, le quintette canadien démontre une fois de plus son savoir-faire, offrant un album aussi puissant qu’inspiré.
Ce troisième opus, qui suit les excellents Vices (1984) et Welcome to the Club (1985), est une célébration pure et dure du rock à l’état brut, chargé d’une énergie contagieuse et d’une production léchée.
Et comme si cela ne suffisait pas, le groupe y glisse une reprise audacieuse et mémorable du classique « The Chain » de Fleetwood Mac, apportant une touche unique à un album déjà impressionnant.
Dès les premières notes, Rock the World annonce la couleur. Les riffs acérés de Larry Gillstrom, soutenus par la basse ronde et dynamique de Victor Langen, enveloppent l’auditeur dans une ambiance où l’intensité règne en maître.
Chaque morceau respire l’authenticité et la passion, tout en étant porté par une production qui met parfaitement en valeur chaque instrument. La voix puissante et polyvalente de George Criston est ici à son apogée.
Capable de passer d’un cri féroce à des envolées mélodiques, il donne vie à des titres comme « We Still Remember », un hymne poignant qui capture l’essence même de l’esprit rock, et « The Dark Crusade », où les harmonies vocales et les arrangements complexes rappellent le génie de Queen ou Styx.
L’un des moments forts de l’album est sans conteste la reprise de « The Chain » de Fleetwood Mac. Transformer ce classique du rock mélodique en une pièce hard rock aurait pu être risqué, mais Kick Axe relève le défi avec brio.
Fidèle à l’âme du morceau original, le groupe y injecte sa propre énergie explosive et son identité sonore distincte. Les riffs de guitare se font plus musclés, et la rythmique, plus percutante, insuffle une nouvelle dynamique à ce titre culte.
Criston parvient à capturer l’émotion brute de la version originale tout en y ajoutant une intensité propre au hard rock des années 80. Le fameux pont instrumental, avec son crescendo magistral, est revisité avec une puissance et une précision impressionnantes, transformant ce morceau en un véritable hommage à Fleetwood Mac tout en y apposant la signature indélébile de Kick Axe.
En dehors de cette reprise audacieuse, l’album regorge de titres efficaces et mémorables. « Warrior », avec ses chœurs fédérateurs et son riff principal implacable, est taillé pour galvaniser les foules, tandis que « Devachan » et son groove irrésistible capturent une énergie digne des plus grands tubes FM de l’époque.
L’émotion n’est pas en reste avec « Magic Man », une ballade puissante qui met en lumière la sensibilité du groupe sans sacrifier son identité rock. Enfin, « Rock the World », morceau éponyme et apothéose de l’album, est une véritable déclaration d’amour au hard rock, avec une montée en puissance qui donne des frissons à chaque écoute.
Malheureusement, Rock the World a souvent été éclipsé par les mastodontes de l’époque comme Def Leppard ou Bon Jovi. Pourtant, cet album possède tous les ingrédients d’un classique intemporel : des compositions solides, une production impeccable et une énergie débordante qui transcende les époques.
La reprise de « The Chain » est la cerise sur le gâteau, un rappel que Kick Axe est un groupe aussi talentueux qu’audacieux. Avec Rock the World, Kick Axe ne se contente pas de jouer du rock : ils le vivent, le respirent et l’offrent à leurs fans dans toute sa splendeur.
Cet album, magnifié par la reprise puissante de « The Chain », est une preuve éclatante du talent et de la versatilité du groupe. À écouter fort. Très fort.
Stay Tuned
@Doc Olivier
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